Le Parisien.fr, le 17 septembre – C’est une victoire pour les membres de la résistance iranienne installés à Auvers-sur-Oise depuis 1981. Ce mercredi, le juge antiterroriste Marc Trévidic a signé une ordonnance de non-lieu général, requis par le parquet de Paris, dans l’enquête sur ces opposants au régime des Mollahs.
«Aujourd’hui, la justice française admet le fait que la résistance des Moudjahidin du Peuple dans le cadre de l’armée de libération nationale de l’Iran mais aussi leurs opérations à l’intérieur de l’Iran relève d’une résistance légitime et non de terrorisme», a réagi Maryam Radjavi, présidente du mouvement.
Cela fait onze ans que les militants attendent ce moment. Car la plaie du 17 juin 2003 est encore bien ouverte. Ce jour-là, 1200 policiers mandatés par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière investissent sous les yeux des caméras les locaux de leur organisation dans la commune du Val-d’Oise et dans sept villes aux alentours. Cent soixante-quatre personnes sont interpellées, une importante somme d’argent est saisie, ainsi que du matériel informatique. Lors des gardes à vue, plusieurs personnes s’immolent par le feu, en signe de protestation. Vingt-quatre activistes dont Maryam Radjavi sont mis en examen pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Depuis, presque rien. En 2006, le contrôle judiciaire est considérablement allégé. En 2011, un premier non-lieu est prononcé pour les accusations de terrorisme. C’est un non-lieu concernant les questions financières qui a été rendu. «L’affaire est terminée, s’est félicité maître Henri Leclerc, avocat des résistants. En 2003, on parlait de grands terroristes, on voit bien qu’il n’en est rien. Aujourd’hui, les Moudjahidin sont lavés de tout soupçon».