CSDHI – Le rassemblement annuel de cette année à Paris pour la démocratie en Iran revête une différence particulière. Il intervient à la veille du 50ème anniversaire de la fondation du principal mouvement d’opposition démocratique en Iran, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
Les Iraniens ont célébré samedi cet anniversaire. Lors de la manifestation un groupe de jeunes Iraniens a lu de courtes histoires du combat de 50 ans de l’OMPI contre les dictatures du Chah et des mollahs, et chacun a résumé de manière symbolique ce combat en disant : « l’OMPI est en moi ».
Un clip de 5 minutes a également été diffusé mettant en valeur l’histoire du mouvement et faisant un résumé des cinquante années du mouvement.
Un des jeunes conférenciers a souligné que l’OMPI était le seul groupe dans l’histoire contemporaine de l’Iran à avoir une telle longévité de lutte pour les droits fondamentaux des iraniens. Les participants au rassemblement ont alors scandé : A bas le dictateur, vive vive les Moudjahidines.
L’OMPI a été fondée le 6 septembre 1965 par trois étudiants, Mohammad Hanifnejad, Said Mohsen et Ali-Ashgar Badizadgan pour combattre le régime du Chah. Les premiers membres étaient pour la plupart des étudiants et professionnels vivant à Téhéran. À une époque de sévère répression par la police secrète, SAVAK, les membres se réunissaient deux fois par semaine pour discuter de religion, d’histoire, de philosophie et des théories révolutionnaires.
Bien que tous les fondateurs fussent plus tard exécutés par le régime du Chah, Massoud Rajavi, un membre du comité central, a reconstruit l’OMPI depuis la prison où il se trouvait alors et le mouvement est devenu une force centrale dans la révolution antimonarchique de 1979.
Les mollahs intégristes en Iran croient que l’interprétation de l’Islam est leur domaine exclusif. L’OMPI rejette ce point de vue et la vision réactionnaire du clergé. L’interprétation de l’Islam par l’OMPI s’est avérée être plus percutant avec un succès incontestable parmi la jeunesse et les intellectuels iraniens.
Pour les Moudjahidine, les principes de liberté, d’égalités des genres, les droits fondamentaux et la paix ne sont pas des engagements purement politiques, mais des principes idéologiques basés sur une conception authentique du Coran et des enseignements du prophète.
Tandis que les mollahs intégristes imposent le concept de velayat-e faqih, qui concentre le pouvoir politique et religieux dans le Guide suprême, l’OMPI estime que le seul critère de légitimité politique est le suffrage universel.
Le 29 juillet 1981, Massoud Rajavi a annoncé la formation du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), l’alternative démocratique à la dictature religieuse. Une coalition de mouvements et personnalités d’horizons diverses, la plus longue expérience d’un front politique de l’opposition dans l’histoire de Iran.