CSDHI, le 22 novembre 2017 – L’appel de Maryam Akbari Monfared, prisonnière politique iranienne à la justice pour sa famille massacrée dans les années 1980 par le régime iranien, a finalement porté ses fruits, le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ayant accepté sa plainte.
C’est un développement majeur dans la poursuite des auteurs du massacre des prisonniers politiques dans les années 1980 en Iran afin de les traduire en justice.
Atena Daemi, une militante civile pour les droits des femmes, incarcérée à la prison d’Evine, en réponse au succès de Maryam Akbari Monfared a écrit une lettre de félicitations et l’a décrit comme un grand succès et a exprimé l’espoir que ses pas seraient suivis par d’autres victimes des violations des droits de l’homme en Iran.
Roghiyeh, Abdolreza, Alireza et Gholamreza Akbari Monfared sont les quatre membres d’une famille qui ont été tués par la République islamique d’Iran par diverses méthodes au cours des sombres années 80.
Abdolreza Akbari Monfared a été arrêté en 1981 à l’âge de 17 ans et condamné à trois ans de prison, mais il a été détenu en prison plus longtemps que sa peine initiale. Il a en réalité été emprisonné sans condamnation et exécuté en 1988. Alireza a été arrêté le 8 septembre 1981 et, en moins de vingt jours, il a été tué en détention de façon inconnue.
Au cours de la cérémonie commémorative de la septième nuit de la mort d’Alireza, sa mère, Gorgi Shiripour, et sa sœur, Roghiyeh, ont été arrêtées. La mère a été condamnée à 5 ans de prison et la sœur a été condamnée à 8 ans d’emprisonnement mais elle a été exécutée en 1988 lors du massacre des prisonniers politiques, une année avant le terme de sa peine de prison.
Gholamreza Akbari Monfared a été arrêté en 1983 et a perdu la vie sous la torture en détention en 1985.
Comme nous le voyons, aucun d’eux n’a été condamné à mort, mais exécuté ou tué par des méthodes diverses.
Maintenant, après près de quarante années, Maryam et Reza Akbari Monfared, les survivants de cette famille, sont en prison. Maryam, avec 15 ans d’emprisonnement, en est à sa sa huitième année d’incarcération, sans avoir été autorisée à avoir un seul jour de congé et Reza Akbari Monfared, passe sa dernière année de sa condamnation à 5 ans et demi.
L’année dernière, Maryam Akbari Monfared a déposé une plainte de l’intérieur de la prison contre des responsables du régime iranien pour leur implication et complicité dans le meurtre et l’exécution des membres de sa famille en prison et elle l’a remis aux autorités judiciaires nationales et internationales.
Non seulement les autorités nationales n’ont pas enquêté sur les exécutions, car elles étaient elles-mêmes les auteurs des tueries dans les années 1980, mais aussi les interrogateurs du ministère du renseignement, qui n’ont pas le droit d’intervenir dans les évènements de cette affaire judiciaire, maintenant et à ce stade, ils lui ont annoncé qu’ils ne permettraient qu’elle soit libérée à cause de ses plaintes juridiques. En outre, ils ont convoqué son mari et l’ont menacé de poursuivre l’emprisonnement de Maryam et de l’expulser vers la prison de Borazjan en exil.
Mais les responsables internationaux, en réponse à la plainte de Maryam Akbari, ont examiné l’affaire en moins d’un an et, selon les documents existants, ont enregistré Roghiyeh et Abdolreza Akbari Monfared dans la liste des personnes disparues.
À l’exception de Maryam et de sa famille, de nombreuses autres familles ont également été soumises à la colère des autorités judiciaires du régime iranien pour avoir demandé justice pour leurs proches qui ont été impitoyablement et brutalement assassinés dans des prisons par le régime. Par exemple, Mansoureh Behkish est une autre femme, qui a été convoquée à plusieurs reprises et arrêtée par le régime pour avoir demandé justice pour les meurtres de ses six frères et sœurs et elle a récemment été condamnée à de lourdes peines de prison.
Fatima Mothana est une autre femme courageuse qui est actuellement en prison avec son mari, Hassan Sadeghi. Elle est poursuivie pour avoir demandé justice pour ses trois frères et pour l’épouse d’un de ses frères, qui a été tué par le régime lors de sa détention.
Mais les meurtres et les exécutions par les dirigeants de ce régime au pouvoir il y a 40 ans ne se limitent pas à ces quelques familles et ne s’arrêtent pas là. Ce n’est qu’une petite partie de l’histoire.