CSDHI – La 34e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a connu de très nombreux événements parallèles organisés par des ONG. « Impunité et justice internationale – massacre de 1988 des prisonniers politiques en Iran – de 1988 à 2017 » en faisait partie. Sur l’invitation de cinq ONG, des juristes et des personnalités ont fait part de leurs travaux sur le dossier de ce massacre en Iran.
Les panelistes ont appelé à une enquête internationale et la poursuite des responsables du régime iranien pour crimes contre l’humanité.
Taher Boumedra, ancien directeur du Bureau des droits de l’homme de l’ONU en Irak et spécialiste de la lutte contre la peine de mort, a souligné que l’ONU avait suivi le massacre en 1988 : « Le Pr Reynaldo Galindo Pohl (alors rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de humains en Iran) recevait des informations quotidiennes des familles des victimes pendant les événements. Il y a également une liste de charniers et d’emplacements qui ont été identifiés, ce qui est comme une grande avancée. Actuellement, l’ONU ainsi que ses organes et mécanismes ont mis le massacre de 1988 à leur ordre du jour. Les résultats des six derniers mois de notre travail seront présentés au Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran dans le but d’établir une commission d’enquête sur cette question. »
Dr. Alejo Vidal-Quadras, président du Comité internationale In Search of Justice, a salué le raport établi par Taher Boumedra. Il a ajouté qu’il s’agit du plus grand massacre de prisonniers politiques depuis la Seconde Guerre mondiale. « Ce massacre a été perpétré sur les ordres du fondateur du régime des mollahs, Rouhollah Khomeiny, mais toutes les factions du régime étaient impliquées, a déclaré M. Quadras. La modération en Iran n’est rien qu’un mirage. La complaisance avec ce régime est une perte de temps et n’apportera aucun bénéfice. »
« Il nous faut maintenant une condamnation ferme et des résolutions vigoureuses, parallèlement au suivi continu de l’ONU, des organisations de défense des droits humains et des ONG sur la situation en Iran. Par exemple, il faut contraindre l’Iran à permettre une inspection inconditionnelle des prisonniers politiques. Le développement des relations avec l’Iran doit être conditionné à l’amélioration des droits humains et à l’arrêt des exécutions. Ceux qui ont participé au massacre de 1988 doivent rendre compte à la justice, a-t-il ajouté.
La publication d’un fichier audio de l’ayatollah Montazeri concernant le massacre de 1988 a choqué la société iranienne, a déclaré Mme Azadeh Zabeti, vice-présidente de l’Association des avocats anglo-iraniens au Royaume-Uni. Bien que ce massacre ait eu lieu il y a 28 ans, les familles des victimes méritent que justice soit faite pour leurs proches, a-t-elle ajouté.
Mme Zohreh Bijan-Yar, a témoigné sur la manière dont sa sœur, Zahra, a été arrêtée et exécutée en 1988. Elle a également souligné les souffrances de sa famille sous les pressions cruelles des mollahs. « Le monde doit savoir ce qui s’est passé en Iran en 1988, étant donné que ces crimes continuent aujourd’hui », a-t-elle déclaré.