Selon des informations venues de l'intérieur de l'Iran, Mme Elham Yaghoubi, 30 ans, parente de prisonniers politiques exécutés, a été arrêtée à son domicile, accusée d’avoir organisé chez elle en septembre dernier une cérémonie du souvenir pour les victimes du massacre des prisonniers politique de 1988. Elle a été incarcérée dans la section politique 209 de la prison d’Evine de Téhéran.
Rahmati, un interrogateur des services de renseignement, responsable de tous les interrogatoires des familles des victimes de 1988 a eu un rôle direct dans son arrestation. Il est aussi chargé de la torture.
Récemment Mme Yaghoubi a été condamné à 6 mois de prison ferme sur les injonctions de Rahmati et n’a pas eu le droit de faire appel.
Le samedi 5 avril, sur ordre de Rahmati elle a été arrêtée et emmenée au centre de détention du commissariat 131. Au bout de quelques heures elle a été transférée à la deuxième section d'isolement cellulaire de la prison d'Evine.
Mme Elham Yaghoubi a perdu ses deux oncles, Ahmad et Saïd Soleymani lors du massacre de 1988. Elle est aujourd’hui lourdement pénalisée uniquement pour avoir célébré le souvenir de ses oncles.
Il faut rappeler que dans un appel, le 2 novembre 2007, Amnesty International avait condamné l'incarcération de ces familles et qualifié le massacre de 1988 de crime contre l’humanité.
Les défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie en Iran condamnent les arrestations, et l’isolement cellulaire, la torture et les châtiments lourds, d’autant plus pour avoir commémoré un souvenir.
Ils demandent au Secrétaire général des Nations unies, au Haut Commissaire des Droits de l'Homme et à toutes les organisations internationales d’agir pour mettre fin à ces crimes inhumains contre les familles des victimes en Iran.