CSDHI : Le vice-procureur de Téhéran a accusé sept étudiants emprisonnés de collaboration avec le mouvement d’opposition des Moudjahidine du peuple (OMPI), dans un entretien accordé à l’ agence de presse officielle ISNA.
Le juge Hadad, adjoint à la sécurité au parquet de Téhéran a déclaré qu’« il a été établi que ces personnes étaient en relation avec les Monafeghine (terme péjoratif employé par le régime pour désigner l'OMPI) et avaient été téléguidés par ce groupe. Ces informations nous sont parvenues ces deux dernières semaines et montrent bien que les actions radicales des étudiants avaient été dirigées par ces individus et téléguidées par les Monafeghine. »
« Sept étudiants ont été arrêtés lors de la cérémonie illégale à la mémoire de Mehdi Bazargan (premier ministre après la révolution de 1979 avant de tomber en disgrâce moins d'un an après). Il s’est avéré que cinq d’entre eux étaient poursuivis et certains avaient des antécédents dans des dossiers d’outrages proférés dans les publications de l’université Amir Kabir à Téhéran. Ils seront jugés et devront purger des peines de prison », a-t-il ajouté.
D’après le juge Hadad (de son vrai nom Hassan Zarei Dehnavi) : « Certains étaient en relation directe avec le groupuscule des Monafighine et d’autres n’avaient pas de relations directes avec eux mais savaient très bien d’où venaient les directives. Ils avaient l’intention de mener des actions au sein des universités lors de la prochaine élection. Mais grâce aux informations obtenues, nous avons pu les appréhender et empêcher leurs actions ».
Le numéro deux du judiciaire a également accusé les étudiants d’ avoir cherché à semer le trouble pendant la campagne présidentielle « dans la perspective de la prochaine élection » et de « préparer des actions dans les universités ». Le réquisitoire contre les étudiants sera transmis au tribunal « dans une dizaine de jours », a- t-il ajouté.
Il a également accusé les étudiants d’avoir « produit des clips radicaux et violents à l’occasion du 16 Azar » (6 décembre : date commémorative du mouvement étudiant).
Le bulletin des étudiants d’Amir Kabir a annoncé pour sa part que « les étudiants emprisonnés sont au nombre de neuf personnes » et qu’ « ils ont été soumis à la torture et privé de visite de la part leur famille et de leurs avocats. ». L’état de santé des étudiants a été qualifié d’« inquiétant suite à la grève de la faim de plusieurs d’ entre eux et aux pressions physiques et psychologiques subies ».
Le bulletin d’Amir Kabir ajoute qu’ « en raison des tortures infligées sur l’un des étudiants de polytechnique, Ismael Salmanpour, ce dernier a été transféré à l’hôpital », mais les autorités « ont mis en garde les parents contre toute tentative d’en informer les étudiants et les avocats ».
Le site Khordad, appartenant à l’une des factions rivales du régime, a pour sa part cité les noms des étudiants emprisonnés comme suit : Abas Hakimzadeh, Ahmad Ghasaban, Mehdi Machayekhi, Nariman Mostafavi, Yasser Torkaman, Masoud Dehghan, Chabnam Madadzadeh, Mohamad Pour-Abdollah.