CSDHI – Le célèbre militant des droits kurdes Mohammad Sadiq Kaboudvand a été libéré de la prison d’Evine à Téhéran le 12 mai 2017 après avoir purgé dix ans d’emprisonnement pour son activisme pacifique.
Cependant, le fondateur de l’Organisation des droits de l’homme du Kurdistan fait l’objet d’une autre condamnation qui pourrait le ramener derrière les barreaux.
« J’ai une condamnation de six mois qui est censée être combinée avec mes autres condamnations », a déclaré Kaboudvand au Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI) lors d’une interview récente. « L’affaire n’avait pas encore été traitée, mais elle est actuellement en cours d’instruction devant le pouvoir judiciaire ».
« J’avais été condamné à une peine d’emprisonnement de 10 ans qui s’est terminée trois jours avant que d’être libéré, mais les autorités ont ajouté trois jours à ma peine parce qu’ils ont déclaré qu’une fois j’étais revenu en retard en prison après une permission », a-t-il ajouté.
Kaboudvand, 54 ans, a été arrêté le 1er juillet 2007 et condamné à dix ans de prison pour « activités contre la sécurité nationale » en créant et dirigeant l’Organisation des droits de l’homme du Kurdistan et à un an de prison pour « propagande contre l’État », pour avoir contacté les médias internationaux ainsi que le secrétaire général des Nations Unies. La peine a été réduite à 10 ans de prison en appel.
Kaboudvand a également été condamné à une peine d’emprisonnement d’un an par la cour révolutionnaire à Sanandaj, la capitale de la province iranienne du Kurdistan, prétendument, pour avoir « répandu des mensonges » dans « Payam-e Mardom » (« Le Message du peuple »), une publication kurde-perse qu’il a éditée.
La Cour d’appel a réduit la peine à six mois de prison – une sentence qu’il essaie d’éviter en combinant toutes ses condamnations.
Dans les affaires impliquant des condamnations sur des charges multiples, l’article 134 du code pénal islamique de l’Iran permet au juge de décider de réduire le temps à purger à la condamnation qui est la plus longue.
Au cours de son incarcération, Kaboudvand a entrepris plusieurs grèves de faim sans eau pour protester contre son traitement en prison et la manière dont son affaire était traitée par les autorités judiciaires.
Sa dernière grève de la faim, qui a duré plus d’un mois, a entraîné son hospitalisation en mai 2016.
En 2009, Kaboudvand a été nommé « journaliste international de l’année » par les British Press Awards et a reçu le prix Hellman Hammett pour les écrivains persécutés de la part d’Human Rights Watch.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran