CSDHI – Plusieurs journalistes ont été arrêtés en 2017 accusés de relations avec Amad News. La famille du journaliste Sassan Aghaï n’a pas eu de nouvelles de lui depuis son arrestation par des agents sans mandat, au bureau du journal Etemad, le 12 août 2017.
« Cela fait dix jours qu’il est détention et qu’il n’a passé aucun appel téléphonique. Nous ne savons pas s’il va bien ou non. Sa famille est très inquiète », a déclaré une source au Centre pour les Droits de l’Homme en Iran (CHRI), le 21 août. « Sa famille a finalement reçu la permission de lui rendre visite en prison le 16 août, mais quand elle est arrivée, les autorités ont déclaré qu’il n’avait pas le droit de recevoir de visite ».
Le chroniqueur politique se trouve dans le quartier 241 de la prison d’Evine de Téhéran, contrôlé par les services de renseignement du pouvoir judiciaire, soupçonné de collaborer avec le réseau indépendant Amad News sur la messagerie Telegram.
« Ils disent qu’il est détenu en raison de ses relations avec Amad News, même s’il est un journaliste accrédité et rédacteur en chef d’un journal et qu’il n’a rien à voir avec ce site », a déclaré la source.
La source a également critiqué les forces de sécurité de la façon dont il traite Aghaï comme s’il constituait une menace pour la société.
« En attaquant le bureau du journal, les forces de sécurité avaient également stationné des hommes à l’extérieur de la maison de Sassan et de celle de son père, comme s’ils essayaient d’attraper un criminel dangereux », a déclaré la source. « Pourtant, les autorités savent où il travaille et habite ».
« Il n’était pas caché », a ajouté la source. « Ils auraient dû lui envoyer un mandat. Mais ils l’ont arrêté, ont fouillé à la fois chez lui et chez son père et ils ont emporté des objets personnels comme des livres, des pages manuscrites et le disque dur de son ordinateur.
Au moins deux autres journalistes et militants politiques ont été arrêtés pour leur prétendue relation avec Amad News : Assal Esmailzadeh en juin 2017 et Hengameh Shahidi en mars 2017.
Le 18 juillet 2017, l’ancien ministre des télécommunications, Mahmoud Vaezi, a admis qu’il avait tenté de bloquer Amad News en Iran, mais Telegram a refusé de se soumettre à la demande.
« Nous sommes en contact avec les responsables de Telegram, mais ils refusent de fermer les canaux politiques », avait déclaré Vaezi lors d’une réunion avec un groupe de membres conservateurs du Parlement iranien.
« Par exemple, nous, comme vous, voudrions voir la fermeture d’Amad News, a-t-il ajouté. C’est le ministère des télécommunications qu’ils critiquent le plus. »
L’arrestation d’Aghaï en août 2017 la quatrième fois dans l’exercice de sa profession.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran