CSDHI, Le 1er septembre 2017 – Bruxelles est la capitale de la Belgique et de facto, celle de l’Union Européenne. Appel à une commission d’investigation internationale pour enquêter sur le massacre des 30 000 prisonniers politiques en Iran en 1988. Vidéo.
À l’occasion de l’anniversaire de l’exécution de plus de 30 000 prisonniers en Iran au cours de l’été 1988, une exposition comprenant des photos, des documents et des œuvres artistiques a eu lieu au « Residence Palace » à Bruxelles, le 30 août.
Des défenseurs des droits de l’homme, des juristes de renom et des politiciens européens ont participé à l’exposition. Julie ward, membre du Parlement européen (Royaume-Uni) et le professeur Eric David, juriste renommé et professeur de droit international à l’Université Libre de Bruxelles faisaient partie des participants.
Des témoins du massacre de 1988 et des dissidents politiques qui ont récemment fui l’Iran ont participé à l’exposition et ont donné des détails sur la situation des droits de l’homme en Iran ainsi qu’à propos des dernières preuves obtenues à propos de ce massacre.
L’exposition a eu lieu alors que plus de 20 prisonniers politiques de la prison de Gohardasht (à l’ouest de Téhéran) sont en grève de la faim depuis le 30 juillet pour protester contre l’intensification des mesures de répression dans l’établissement pénitencier. Après quatre semaines, les états de santé de nombreux grévistes se sont sérieusement aggravés. Ils peuvent à peine marcher et souffrent de maladies cardiaques, pulmonaires et rénales et restent privés de tous leurs médicaments.
Au cours de l’exposition, les défenseurs des droits de l’homme et les partisans de la Résistance iranienne ont appelé à la formation d’une commission d’enquête internationale sur le massacre des prisonniers politiques en Iran au cours de l’été 1988 et ont demandé que justice soit faite contre des responsables de ce génocide et crime contre l’humanité.
Ils ont souligné que la question des droits de l’homme devrait être au coeur de la politique de l’Occident en Iran. Ils ont exhorté les Nations Unies, l’Union Européenne et les États-Unis à mettre en avant la question de la violation flagrante et systématique des droits de l’homme en Iran.
Les participants ont appelé toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme, en particulier le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le Rapporteur spécial des droits de l’homme en Iran et le Rapporteur spécial sur la torture à prendre des mesures urgentes pour sauver la vie des prisonniers politiques en grève de la faim.
Amnesty International, le 23 août, a publié une déclaration sur la « grève de la faim massive des prisonniers politiques en signe de protestation contre des conditions de détention inhumaines ». Le directeur adjoint du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord pour Amnesty International a déclaré : « En détenant des douzaines de prisonniers de conscience suite à des procès extrêmement injustes, les autorités iraniennes bafouent encore effrontément leurs obligations en matière de droits de l’homme. En premier lieu, ce sont des personnes qui ne devraient même pas être derrière les barreaux, pourtant, au lieu d’être remises en liberté, elles sont encore plus punies en étant détenues dans des conditions épouvantables ».
Ruhollah Khomeini, fondateur du régime clérical au cours de l’été 1988, dans une fatwa sans précédent dans l’histoire de l’islam, a déclaré que toutes les personnes emprisonnées dans tout l’Iran et qui étaient encore fidèles à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple de l’Iran (OMPI / MEK) devrait être exécutées. Plus de 30 000 prisonniers politiques qui purgeaient des peines de prison ont été exécutés en seulement quelques mois sur la base de cette fatwa criminelle. Les Comités de la mort, dans les procès qui ont duré quelques minutes, ont envoyé à la potence les prisonniers qui ne voulaient pas condamner l’OMPI (MEK). Les victimes ont été enterrées dans des fosses communes en secret.
Malgré les tentatives des mollahs d’imposer le silence sur ce crime contre l’humanité et d’empêcher la diffusion de ce problème dans la société, le mouvement réclamant la justice pour les victimes du massacre en Iran s’est développé depuis l’année dernière et s’est transformé en question publique. Le mouvement de recherche de la justice en Iran a réussi à coincer les mollahs.
Au cours de la dernière année, de nouvelles informations sur le massacre, y compris un grand nombre de noms des victimes, ainsi que l’emplacement de nombreux charniers que les mollahs avaient précédemment dissimulées, ont fait surface.
Le massacre de 1988 et la conspiration du silence ont été une question de consensus parmi les différentes factions du régime et ses hautes autorités.
Au cours des quatre dernières années, le président des mollahs Hassan Rohani a nommé Mostafa Pour-Mohammadi, l’un des principaux responsables du massacre de 1988, en tant que ministre de la justice. Le nouveau ministre de la justice pour son deuxième mandat, Alireza Avai, est l’un des auteurs du massacre, qui a déjà été désigné comme un violeur des droits de l’homme par l’Union européenne.