Iran Focus, 9 mai – Nul n'ignore la misogynie officielle du pouvoir intégriste en Iran et les terribles pressions qui pèsent sur les femmes au quotidien, depuis leur apparence jusqu'à leur vie privée.
Un détail parmi tant d'autres vient illustrer cette tragique réalité. Il est interdit aux femmes de chanter en public. Certes l'interdiction officielle touche les publics mixtes, mais les représentations devant les publics féminins sont si rarement autorisées, que l'on peut dire qu'il s'agit de l'exception qui confirme la règle. Mais outre cette censure, il est aussi interdit aux femmes d'enregistrer leur voix !
Le site Zanan (femmes) vient de publier une interview avec la chanteuse Parvaneh du groupe Yaran, qui déplore malgré ses spectacles pour publics féminins, de ne posséder aucun enregistrement de ses œuvres sur scène, devant se contenter des cassettes réalisées lors des répétitions et sur lesquelles le groupe travaille. Parvaneh regrette de ne laisser aucune trace de son art, ne serait-ce que pour ses descendants. Elle lance un appel au ministère de l'orientation islamique pour que l'enregistrement sur scène à usage privé de l'artiste soit autorisé.
Le témoignage d'une autre artiste, Dayeh Djavad, nous apprend que la ville d'Ispahan ne permet pas aux femmes de monter sur scène. Elle rappelle qu'un concert prévu à l'université devant des étudiantes avait été interdit à la dernière minute. Elle souligne que si dans la capitale, il est arrivé ici et là que des concerts féminins aient pu se dérouler, cet événement fait partie des exceptions extrêmement rares en province.