Bam, 30 septembre 2004 – Neuf mois après le séisme dévastateur qui a fait plus de 50.000 morts et plus de 90.000 sans abris, un nouveau spectre hante les survivants de cette catastrophe naturelle. Le trafic humain est devenue un commerce florissant, avec les fillettes orphelines et les enfants des familles pauvres enlevés par des bandes du crime organisé.
Des filles et des femmes isolées âgées de 15 à 25 ans ont été les plus grandes victimes du séisme de Bam. Déjà en décembre et en juin, les secouristes étrangers s’étaient plaints de ce que les autorités iraniennes faisaient preuve de discrimination contre les femmes et les filles, donnant en priorité des soins et des secours aux hommes.
Un travailleur social qui a passé quelques mois à aider les familles sinistrées a déclaré : « A présent le nombre de vieux qui épousent des filles de moins de 20 ans est monté en flèche. Beaucoup de filles sont vendues au marché noir. Bien davantage sont forcées d’épouser des hommes de trois ou quatre fois leur aîné pour sortir de la pauvreté. C’est le seul moyen de subvenir aux besoins de leurs familles. »
Une autre assistante sociale a affirmé que le gouvernement n’avait pas agit comme il le fallait pour reloger les gens. A présent la population du centre de Bam a plus que doublé depuis le tremblement de terre car les gens des villages voisins n’ont nulle part où aller chercher de l’aide.
Cette assistance sociale qui a souhaité garder l’anonymat par peur de persécution, a déclaré: « La drogue est rapidement apparue partout, spécialement parmi les jeunes filles et les femmes. Le gouvernement n’a pris aucune mesure. Il faut faire quelque chose. »Il reste de nombreux obstacles sociaux et la vie n’est pas revenue à la normale dans la ville de Bam. Beaucoup de ceux qui ont perdu les leurs, y compris des petits enfants, disent qu’il n’y a personne pour les aider.
La presse officielle a cité le Dr. Mostafa Tabrizi, un psychiatre respecté de Bam, disant que « le traumatisme laissé sur les jeunes femmes est accru à cause d’un manque d’environnement social sain. Leur douleur physique s’ajoute aussi à leur stress. »
L’après séisme a fourni un terrain fertile aux trafiquants d’êtres humains. Souvent travaillant de concert avec les autorités locales ou, en cas de plus grandes bandes criminelles organisées, ayant des liens avec des personnalités influentes à Téhéran, les trafiquants agissent en toute impunité dans leur recherche des femmes et des jeunes filles dans Bam et les villages alentours. Ils les emmènent dans d’autres villes pour les revendre à des vieux en quête de jeunes concubines, ou les envoient à l’étranger, souvent dans les Etats arabes ou dans le Golfe persique.