CSDHI- Dans certains quartiers de la capitale iranienne, comme Darvazeh-Ghar, on trouve des enfants aux mains calleuses et dont le beau visage disparait sous plusieurs couches de crasse. Ce sont des enfants ouvriers.
Selon l’Organisation internationale du Travail, chaque année 250 millions d’enfants âgé de 5 à 14 ans dans le monde sont privés de leur enfance. 120 millions entrent sur le marché du travail et occupe un emploi à temps plein. 61 % vivent en Asie, 32 % en Afrique et 7 % en Amérique latine. Depuis 2002, l’Organisation
internationale du Travail a désigné le 12 juin comme « la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants ».
L’institut des statistiques en Iran a déclaré en 2006 que dans ce pays on dénombre 1,7 million d’enfants qui travaillent de façon continue.
La Convention internationale relative aux droits de l’enfant a été conçue pour défendre les droits des enfants à travers le monde. Après 10 ans de négociations entre les États membres de l’ONU, elle a été adoptée en 1989 et elle est entrée en vigueur en 1990.
Dans beaucoup de pays, le travail des enfants est illégal et interdit. Ils sont exploités comme des esclaves, sont victimes des réseaux de prostitution ou de trafic d’organes. Dans certains pays en guerre, ils sont aussi utilisés comme soldats et chair à canon.
En 1994, l’Iran a signé la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et s’est formellement engagé à luter contre le travail des enfants. Mais dix-sept ans plus tard, il y a toujours en Iran un grand nombre d’enfants qui travaillent ou qui vivent dans les rues.
Arach Faraz, le Secrétaire général de l’Assemblée des représentants des ouvriers iraniens a déclaré : « La Convention n° 138 (sur l’âge minimal pour le travail des enfants) et la Conventions n°182 (sur l’élimination des pires formes de travail pour les enfants) ont été signées par l’Iran en 2001. L’Iran a signé la Convention internationale relative au travail des enfants et la plupart des conventions internationales pour la protection des enfants. Ces conventions interdisent le travail des enfants et essayent de lutter contre les pires formes de travail des enfants. Selon l’article 79 du code du travail, le travail des enfants âgé de moins de 15 ans est interdit. »
Le travail des enfants est complètement banalisé en Iran. Ils travaillent dans des briqueteries, dans des ateliers de tissage de tapis, des garages et des verreries. Quotidiennement, on voie dans les rues des enfants qui vendent des fleurs ou du chewing-gum ou qui nettoient les vitres des voitures aux carrefours.
Problèmes sanitaires
Aziz-Panah, le président de l’association de protection des enfants, expliquait en 2015 : « Selon des études, 45% des enfants qui travaillent et qui vivent dans la
rue sont exposés à des maladies telles que le sida, l’hépatite et la syphilis. Ils souffrent de malnutrition, de retard de croissance, des maladies de peaux et des problèmes psychologiques. »
Il a ajouté : « Beaucoup de ces enfants ne mangent même pas un repas chaud par jour. Cette malnutrition favorise le développement de diverses maladies. Ces enfants ont souvent une puberté précoce et sont plus tôt confrontés que les autres enfants de leur âge aux agressions sexuelles. Ils sont ainsi exposés au risque de contracter diverses maladies sexuellement transmissibles. »
Fatemeh Danechvar, membre de la Chambre de commerce de l’Iran a déclaré : « Les études montrent que les revenus mensuels des enfants qui travaillent en Iran varient de 80.000 à 100.000 tomans (équivalent de 20 à 25 euros par mois). »