CSDHI – Chabnam Madadzadeh, une leader de l’opposition étudiante en Iran, a passé cinq longues années dans les prisons des mollahs (février 2009 – janvier 2014). A 29 ans, elle est désormais en sécurité à l’étranger où elle a retrouvé son frère. Farzad Madadzadeh, arreté en même temps que sa soeur, est lui aussi resté cinq ans derrière les barreaux où il a été torturé sous les yeux de Chabnam.
Invitée au 21e marathon de soutien à la chaine satellite d’opposition Simaye Azadi le 14 janvier, Chabnam tient à souligner le rôle de cette chaine participative sans publicité, qui fonctionne au bénévolat et qui est entièrement financée par son public en Iran comme à l’étranger.
« Le fait que Simaye Azadi (le Visage de la Liberté) lance des campagnes et fasse parvenir l’information sur l’Iran au monde entier, explique-t-elle, pose un véritable frein au régime iranien. Il ne peut plus agir aussi librement qu’il le voudrait. Par exemple, si la nouvelle de la mort sous la torture du jeune ouvrier blogueur Sattar Behechti, en novembre 2012, n’était pas sortie des prisons et n’avait pas été diffusée, il y aurait eu des centaines de Sattar tués sous la torture. On a bien vu [dans la révolte] en 2009, comment le régime a dévoilé sa nature sauvage dans le camp d’internement de Kahrizak. Si ces cris n’avaient pas été diffusés, s’il n’y avait pas eu d’échos à ces souffrances, nous aurions eu de nombreux autres Kahrizak. »
Durant ce marathon télévisé de nombreux Iraniens de l’intérieur et de la diaspora ont appelé le standard de la chaine pour témoigner de leur attachement à « cette boussole », « ce phare » et « cette lumière » dans la nuit de la censure des mollahs. Tous ont salué les programmes variés qui font la part belle à la culture, l’art, la musique, le cinéma et surtout aux informations tant sur l’Iran que dans le monde diffusées hors censure.
Les femmes sont très actives dans Simaye Azadi, tant en correspondantes, journalistes, rédactrices en chef ou présentatrices, et une émission « les femmes, la force du changement » est très suivie.
Chacun et chacune a versé des dons, à titre individuels ou collectifs, depuis les étudiants, les familles des victimes des exécutions, et d nombreuses professions en Iran, jusqu’à tout l’éventail de la diaspora. Aux Etats-Unis, un groupe de téléspectateurs a pris en charge d’offrir une caméra dernier cri à l’émission humoristique phare de l’antenne, Pake-Shadi, d’une valeur de 75.000$.