CSDHI – Les enseignants ont tenu des rassemblements dans plusieurs villes iraniennes le 9 mars 2017 réclamant des salaires supportables et des ressources éducatives améliorées en faveur des étudiants. « Les rassemblements ont eu lieu devant les bureaux du ministère de l’éducation dans les capitales provinciales, en collaboration avec plusieurs organisations d’enseignants, et dans lesquels se trouvaient des enseignants en activité et retraités », a déclaré un membre de l’Association professionnelle des enseignants iraniens au Centre pour les droits de l’homme en Iran – CHRI).
Des manifestations ont eu lieu dans la capitale de Téhéran et dans d’autres villes comme Shiraz, Tabriz, Isfahan, Mashhad, Kermanshah, Sanandaj, Ahvaz, Rasht, Bandar Abbas, Ardebil, Khorramabad, Ahvazi, Sari, Shahroud et l’île de Kish dans le golfe Persique.
Dans certaines villes, la police et les forces de sécurité ont tenté d’empêcher les manifestants de prendre des photos ou de brandir des banderoles, mais il n’y a pas eu d’arrestations, a déclaré la source, qui a demandé à rester anonyme pour des raisons de sécurité.
La source a déclaré que les rassemblements ont été organisés pour protester contre les bas salaires et le manque d’avantages pour les enseignants, la diminution de la qualité de l’éducation, l’augmentation des frais de scolarité qui fait que la « l’éducation gratuite » n’est donc plus gratuite pour les enfants iraniens et contre le harcèlement persistant, les arrestations et l’emprisonnement des enseignants dans le mouvement syndical.
Lors de nombreux rassemblements, les enseignants ont montré des pancartes du célèbre militant syndical, Esmail Abdi, ancien secrétaire général de l’Association professionnelle des enseignants iraniens qui purge actuellement une peine de six ans de prison pour « propagande contre l’État » et « collusion contre la sécurité nationale ».
Constituée à la fin des années 1990 sous l’administration réformiste du président Mohammad Khatami, l’Association iranienne des enseignants est le plus grand syndicat d’enseignants du pays. Bon nombre de ses membres ont purgé ou sont actuellement en prison pour leurs activités syndicales pacifiques.
En plus d’Abdi, détenu dans la prison d’Evine à Téhéran, Akbar Baghani, un autre membre de l’association, a été exilé à Zabol, dans une province à l’est de l’Azerbaïdjan.
Plusieurs enseignants sont également en liberté conditionnelle après avoir payé de conséquentes cautions de sécurité.
Les enquêtes de CHRI révèlent que, depuis le printemps 2009, des dizaines d’enseignants et de membres de l’Association professionnelle des enseignants iraniens ont été arrêtés pour des activités civiles ou politiques non violentes et condamnés à des peines allant de 4 à 15 ans de prison.
Les enseignants libérés de prison se heurtent à une interdiction de reprendre leur travail. Dans certains cas, les agences de sécurité demandent aux écoles de ne pas les réembaucher. Les juges subissent des pressions pour ne pas prendre les plaintes des anciens enseignants qui veulent travailler à nouveau, et les administrateurs ont peur d’engager des enseignants autrefois emprisonnés par peur des représailles officielles.
Les informations sur la répression de la République islamique contre les droits des enseignants sont principalement limitées à ce que les parents ou les amis – qui sont prêts à affronter le harcèlement par les agences de sécurité pour s’être exprimés – partagent avec le public et les médias. Le nombre réel d’arrestations et d’incidents d’intimidation et de harcèlement est probablement plus élevé.
Les arrestations et l’emprisonnement continu des enseignants reflètent un déni plus général et systématique des droits du travail en Iran. Les organisations professionnelles font face à de sévères restrictions, les grévistes sont souvent arrêtés et risquent de perdre leur emploi, et les dirigeants syndicaux sont arrêtés et condamnés à de longues peines de prison.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran