CSDHI – Le militant ouvrier Ali Nejati refuse de purger une nouvelle peine d’emprisonnement de six mois pour son engagement dans des manifestations légales contre l’une des plus grandes entreprises agro-industrielles iraniennes près de la ville de Shush dans la province de Khouzistan, en Iran.
Nejati, qui a été renvoyé de la Compagnie agro-industrielle de canne à sucre, Haft Tappeh, en 2012, ne se rendra pas à la prison en dépit de sa convocation parce qu’il croit que la condamnation est contraire à la loi, a déclaré un militant ouvrier proche de lui, au Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI).
« Non seulement il est illégal de le déclarer coupable pour des activités syndicales légitimes, mais en plus, la mauvaise santé de M. Nejati ne lui permet pas d’être incarcéré », a déclaré la source qui a parlé sous anonymat au CDHI, le 11 septembre 2017.
« Il a une maladie cardiaque depuis longtemps et il a subi d’importantes chirurgies cardiaques », a ajouté la source. « Le mettre derrière les barreaux pourrait mettre sa vie en danger ».
Nejati, un membre du conseil d’administration du syndicat des travailleurs de la compagnie de canne à sucre, âgé de 55 ans, a été condamné à purger une peine de prison prononcée contre lui par la cour révolutionnaire de Dezful pour être prétendument entré en contact avec des activistes syndicaux à l’étranger, pour avoir organisé des manifestations d’ouvriers dans la province et des réunions hebdomadaires de l’union, selon la source.
En 2011, Nejati a purgé un an dans la prison de Fajr à Dezful pour ses activités syndicales pacifiques et, en 2015, il a été placé derrière les barreaux pendant trois mois dans le centre de détention des Pasdarans à Ahvaz, la capitale de la province de Khouzistan, pour avoir dirigé des manifestations permanentes afin d’exiger le paiement des salaires et des avantages des travailleurs de Haft Tappeh qui n’avaient pas été payés.
« Les autorités veulent punir M. Nejati afin d’intimider les 60 autres travailleurs de Haft Tappeh qui font face à des poursuites pour avoir réclamé leurs droits », a déclaré la source.
Des protestations pendant trois mois au sujet des salaires impayés par la compagnie se sont enflammées en juillet 2017, ce qui a conduit 53 manifestants à être convoqués devant les tribunaux.
La source a continué : « Lorsque les travailleurs ont commencé leurs manifestations, les agences de sécurité se sont ralliées à l’employeur. Certains des travailleurs ont été convoqués et détenus et les travailleurs ont reçu une partie de leur salaire, mais lorsque les protestations se sont apaisées, la compagnie a prévenu qu’elle ne tolérerait plus de protestations et que quiconque n’appréciait pas le statu quo, devrait quitter l’entreprise ».
« Les travailleurs n’ont pas été payés pour leur dur travail et ils ont protesté », a ajouté la source. « Pourquoi le gouvernement n’a-t-il rien fait pour que la société paie les travailleurs ? Pourquoi les travailleurs sont-ils détenus et punis pour avoir demandé leur salaire et pourtant rien n’a été fait contre l’entreprise ? Cela signifie que le gouvernement et le pouvoir judiciaire ne sont pas impartiaux ; ils sont du côté des employeurs ».
La société de canne à sucre, Haft Tappeh, a commencé ses opérations sous le contrôle du gouvernement iranien en 1961. Avec plus de 2 700 travailleurs, sa capacité annuelle actuelle de production de sucre est estimée à 100 000 tonnes métriques.
Source : CDHI