CSDHI – Le 1er octobre, les forces de sécurité ont fait irruption dans la maison de Hossein Boroujerdi, un religieux opposé au à la théocratie en Iran. Il a été battu et placé en détention. Des centaines de ses partisans et de ses proches s’étaient réunis chez lui.
Des casiers judiciaires ont été créés pour les personnes qui ont été arrêtées. Elles ont été transférées du commissariat de police au tribunal de Shahr-e-Rey. Les détenus ont été photographiés et leurs informations personnelles ont été enregistrées. On leur a dit que s’ils participaient n’importe quelle réunion de Hossein Boroujerdi, ils seraient convoqués et harcelés.
Selon un témoin oculaire, les détenus ont été torturés et harcelés pendant toute la durée de leur détention au commissariat de police de Shahr-e-Rey.
« Ehsan Javadi et Hossein Mirza’i sont décédés des suites des sévères passages à tabac, et Hossein a perdu l’ouïe de son oreille gauche. La presque totalité du corps de sa femme, notamment ses jambes étaient contusionnées et elle souffrait. Marjan Sha’bani, qui était enceinte, a perdu son enfant à la suite des coups. Ils nous ont maudits et ils nous ont traité de prostituées »…
Selon les rapports, les forces de sécurité ont même arrêté des enfants pendant l’attaque.
Les détenus n’étaient pas autorisés à téléphoner ou à contacter leurs avocats. Ils ont été détenus de 17 heures à 2 heures 30 du matin dans la région sud d’Azadgan Raja’i, puis les femmes ont été transférées au centre de détention de Vozara pendant que les hommes étaient transférés dans les commissariats de police voisins. Ils ont tous été transférés au commissariat de police de sécurité de Shahr-e-Rey, tôt le matin.
Selon des témoins, les forces de sécurité de l’État, les agents du renseignement du Basij, la police de sécurité et l’agence de protection du renseignement de Shahr-e Rey étaient tous impliqués dans les arrestations et les détenus ont été confrontés à des agents de toutes ces institutions.
« Ils nous ont fait former des lignes et ils nous ont dit de marcher par six. Ils nous ont dit de nous asseoir à genoux, puis de nous relever et nous ne savions pas exactement ce qu’ils voulaient dire. C’est là qu’ils ont amené des interrogatrices pour les femmes et des interrogateurs masculins pour les hommes », a déclaré un autre témoin oculaire.
« Les interrogatrices ont forcé les femmes à se mettre complètement nues pour les fouiller, il n’y avait aucun paravent entre nous mais elles nous ont obligé à rester nues … Malgré le fait qu’elles avaient confisqué tous nos téléphones et autres biens, elles posaient leurs mains à l’intérieur d’avant en arrière, alors les corps étaient fouillés, c’était très dégoûtant et dérangeant, particulièrement pour les jeunes femmes qui étaient très mal à l’aise et considéraient cela comme une torture mentale.
Après avoir été transférées au centre de détention, nous avons été fouillés, encore une fois, alors que nous étions nues et que nous avions l’impression d’être violées. Nous n’avons pas été autorisées à utiliser la salle de bain avant 8h du matin », a déclaré le témoin oculaire.
Certains détenus ont été menacés après leur libération. Les agents leur ont téléphoné et ils les ont avertis qu’ils n’avaient pas le droit de parler aux médias.
Source : Iran Wire, le 11 octobre 2017