Les trois étudiants iraniens innocentés en appel des accusations d'insultes aux "valeurs religieuses" et envers les "dirigeants de la République", entre autres, se trouvent toujours en prison faute d'être en mesure de payer leur caution, a indiqué samedi leur avocat.
La cour a "fixé la caution à 800 millions de rials (85.000 dollars environ) chacun pour (…) insultes envers le guide suprême, l'Ayatollah Ali Khamenei", a indiqué à l'AFP Me Mohammad Ali Dadkhah.
"Il est peu probable qu'ils soient en mesure de présenter autant (d'argent) aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Madjid Tavakoli, Ahmad Ghassaban et Ehsan Mansouri, étudiants à l'université Amir Kabir, ont été arrêtés en mai sous l'accusation d'avoir insulté les valeurs de l'islam dans des journaux étudiants réformateurs.
Ils viennent tous trois d'être innocentés en appel des accusations "d'insultes aux valeurs religieuses, aux saints, aux dirigeants de la République, aux habitants de Qom, aux dignitaires religieux, aux jeunes croyants et aux femmes voilées".
Leur avocat avait alors évoqué une caution de 80 millions de rials (environ 8.000 dollars) chacun pour leur libération, soit dix fois moins. Il n'a pas fourni samedi d'explication à la modification du montant.
En appel, les étudiants, qui se trouvent en prison depuis huit mois, ont également écopé de quatre mois ferme, une peine par conséquent déjà purgée.
En première instance, en octobre, ils avaient été condamnés à des peines de prison allant de deux à trois ans.
Les trois étudiants avaient alors nié toute implication, affirmant que des "inconnus" s'étaient appropriés les logos de leurs journaux pour publier les articles et dessins à l'origine des poursuites.
Leur arrestation, et surtout leur condamnation, avaient entraîné de nombreuses manifestations de protestation dans les universités de Téhéran.
Ces manifestations ont été l'occasion de nombreuses critiques contre la politique du gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad mais aussi la répression touchant des étudiants réformateurs, laquelle se poursuit.
L'université Amir Kabir est un foyer de contestation étudiante où M. Ahmadinejad a été l'objet l'an dernier de quolibets et de sifflets lors d'un discours.
(AFP)