Le Comité Français pour un Iran Démocratique (CFID) qui regroupe parlementaires, anciens ministres, magistrats, personnalités politiques et défenseurs des droits de l’Homme, a organisé le mercredi 12 janvier 2011 au Sénat une réunion intitulé « soutien des sénateurs français à la Résistance iranienne et au camp Achraf». Accueillant Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), le sénateur Jean-Pierre Michel lui a remis, une déclaration de soutien portant la signature d’une majorité de sénateurs.
Les sénateurs ont condamné dans leur déclaration la répression massive en Iran qui a suivi le formidable soulèvement populaire pour mettre fin à la dictature religieuse. Ils ont particulièrement dénoncé les peines de mort pour « guerre contre Dieu » (ou moharebeh ). Ils ont écrit que le gouvernement français «doit demander à l’ONU une présence plus active en soutien des droits des résidents du camp d’Achraf et d’assumer la responsabilité de leur protection. Nous pensons que les Etats-Unis doivent, dans la mise en œuvre du projet de résolution ayant reçu le soutien de la majorité du Congrès américain, fournir des garanties suffisantes pour la protection de ces personnes. Ils doivent aussi appeler le gouvernement irakien à reconnaître les droits des résidents d’Achraf, en tant que personnes protégées par la IVe convention de Genève »
Jean-Pierre Michel, sénateur PS de la Haute Saône s’est montré satisfait des résultats obtenus : « Je suis content de cette réunion parce que de nombreux sont venus, toutes tendances, tous horizons, pour montrer leur soutien, leur solidarité. Je suis content également de l’avenir, car nous avons entendu la fin et la conclusion de la déclaration de Madame Rajavi, et je pense qu’il faut toujours redire ça, c’est : que ferait, que ferait la résistance iranienne, que fera la résistance iranienne lorsque demain, on l’espère, elle sera au pouvoir ? Elle l’a dit, elle construira un Etat laïc, démocratique, séparation de l’Eglise et de l’Etat, abolition de la peine de mort, droits de la femme, etc.»
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), invitée d’honneur à la conférence, a affirmé dans son discours : «Achraf est un des dossiers les plus sensibles des droits de l’homme dans le monde aujourd’hui et la France, en raison de sa responsabilité internationale, doit jouer un rôle de premier plan. Une majorité de députés, une majorité de sénateurs et plus de 5000 maires de France ont souligné la nécessité de faire protéger Achraf par la communauté internationale, et en particulier l’ONU. Le gouvernement français devrait écouter l’opinion des élus et prendre des mesures concrètes. Il doit en particulier, appeler le gouvernement irakien à lever le blocus d’Achraf. Je vous invite aujourd’hui à une campagne internationale pour mettre fin aux souffrances et aux tortures psychologiques des habitants d’Achraf. Je vous appelle à prendre toutes les mesures pour dissoudre le comité responsable de ces crimes, au sein du bureau du premier ministre irakien. »
Louis Mermaz, sénateur d’Isère, a affirmé : « Dans ce pays ni la liberté d’expression ni la liberté de réunion ni aucune liberté ni celle d’aller de venir rentrer dans le pays n’existent, ce drame se cristallise autour du camp d’Ashraf et quel paradoxe aussi de voir que ces puissances occidentales qui sont en Irak pour rétablir disent-elles la démocratie puisse fermer les yeux sur les exactions qui viennent à deux reprises de se perpétrer et il faut se féliciter de ce que la justice espagnole se soit saisi de ce drame, ait demandé à entendre le général irakien présumé responsable de ce qui s’est passé à travers lui son gouvernement et peut-être aussi ce qui couvre ses actions. »
Anissa Boumediène, ancienne première dame d’Algérie a dit : «Il ne faut pas oublier qu’il y a des personnes, qui approche les 3500, qui sont en train de souffrir, qui sont en train d’être victimes de persécutions continuelles. Des persécutions qui revêtent différentes formes, puisque non seulement on les frappe, non seulement les lapide à coups de pierres, mais en plus de cela, on les harcèle psychologiquement avec 180 émetteurs qui profèrent à longueur de journée des peines de mort à leur encontre. Il faut se mettre à la place de ces gens-là. Il faut imaginer le calvaire qu’ils vivent. »
Sid Ahmed Ghozali, ancien premier ministre algérien, a dit : « Là je voudrais que nous nous adressions aux Etats-Unis d’Amérique. Ce sont les États-Unis d’Amérique qui ont désarmé Achraf, les Iraniens d’Achraf, et ce sont les Etats-Unis d’Amérique qui officiellement ont reconnu à cette population après des enquêtes qui ont duré des mois et des mois, le droit à la protection des garanties fournies par a 4e convention de Genève. »