CSDHI – Dans la bise qui balaye la place du Trocadéro à Paris, un groupe déballe drapeaux et affiches, installe une table, des livres et de panneaux d’exposition. De grands posters de pendaisons, par dizaines, une carte d’Iran remplie de mots « ségrégation sexuelle, répression, amputation, lapidation … », la panoplie complète d’atrocités, et tout en haut le visage de Rohani aussi glacé que le vent qui souffle.
Les badauds s’arrêtent. Les jeunes discutent. On prend des photos. Les manifestants, Iraniens en exil et Franciliens, se mettent en demi-cercle. Les drapeaux claquent, les slogans résonnent : « Rohani n’est pas un modéré », « A bas la dictature en Iran », « Libérez les prisonniers politiques en Iran ! »
Des gens discutent autour de la table, regardent les publications. Beaucoup ne savent pas que Rohani est attendu en France les 27 et 28 janvier. Oui, beaucoup viendront à la manifestation qui se prépare pour condamner les violations des droits humains en Iran. Non, on ne peut pas fermer les yeux sur ce flot d’exécutions, juge une femme bouleversée devant un panneau recouvert de photos d’exécutions publiques de jeunes. Mais pourquoi la presse n’en parle pas, demande un homme interloqué.
Bonne question ! A la presse silencieuse d’y répondre. Les intérêts commerciaux ne peuvent justifier ce silence. Et Rohani, le président de 2000 exécutions comme le dit un panneau, va venir à Paris. L’occasion d’exiger la fin des pendaisons, le respect des droits humains, l’arrêt de la ségrégation sexuelle en Iran. C’est le moins qu’on puisse demander en échange de relations et les mollahs qui ne comprennent que le langage de la fermeté – pour preuve l’accord nucléaire – peuvent plier quand toute l’Europe fait pression. Alors pourquoi ne pas faire pression pour l’essentiel : la liberté !