Des organisations de défense des droits de l'Homme ont procédé mercredi, à Paris, à la pendaison factice d'un mannequin vêtu d'une cagoule noire, dénonçant les exécutions en Iran à l'occasion de la Journée mondiale et européenne contre la peine de mort.
En présence de quelques dizaines de personnes, pour moitié des activistes des droits de l'Homme tous vêtus de noir, le mannequin a été pendu au bras d'un camion-grue, Place de la Bastille, devant une affiche montrant l'utilisation de la même technique pour des exécutions en Iran.
"A Paris nous avons décidé d'axer notre manifestation sur l'Iran, où le nombre d'exécutions a explosé cette année", a déclaré l'un des organisateurs, Emmanuel Maistre, directeur de l'association Ensemble contre la peine de mort. Il a cité le chiffre de 210 exécutions depuis le début de l'année en Iran.
La peine de mort est devenue "une arme de répression politique et sociale en Iran, où des accusations comme celle d'adultère mènent à la pendaison, voire à la lapidation pour les femmes", a-t-il ajouté.
"Il faut dire à haute voix +halte aux exécutions+, soutenir ceux, intellectuels et opposants, qui s'y opposent en Iran", a déclaré Réza Moini, réfugié politique iranien et responsable de l'Iran à l'organisation Reporters sans frontières (RSF) qui participait à ce rassemblement avec notamment la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
La 5ème Journée mondiale contre la peine de mort était l'occasion pour la Coalition mondiale contre la peine de mort, rassemblant 64 organisations dans le monde, d'appeler à un moratoire universel sur les exécutions, sur lequel une résolution doit être présentée à l'Onu cette année.
Selon la coalition, si 133 pays ont aboli la peine capitale de jure ou de facto (soit ne l'ayant pas appliquée depuis au moins 10 ans), 1591 exécutions ont eu lieu en 2006 dans 25 pays, et 3.861 personnes ont été condamnées à mort dans 55 pays.
La même année, 91% des exécutions ont eu lieu en Chine, aux Etats-Unis, en Iran, en Irak, au Pakistan et au Soudan, selon cette organisation.
Plusieurs associations de défense des droits de l'homme qui surveillent la situation en Iran dont le comité contre les exécutions en Iran, le comité de soutien aux droits de l'Homme en Iran, le comité français pour une pratique démocratique en Iran et l'Association des juristes iraniens en exil avaient rejoint cette manifestation.
(Avec l'AFP)