CSDHI – La mère de Sina Ghanbari, un homme âgé de 23 ans qui est décédé de manière suspecte, dans le quartier de «quarantaine» de la prison d’Evine, en janvier 2018, a déclaré que son fils avait été assassiné en prison. Il s’agirait d’une exécution arbitraire d’un prisonnier en détention en Iran.
Regrettant son année de silence, Fatemeh Malayan Nejad a déclaré : « Mon fils ne s’est pas suicidé, il a été battu en prison. Quand j’ai emmené le corps de mon fils, ils ne m’ont pas autorisé à parler, mais j’aurais parlé, je devais prouver l’innocence de Sina pour pouvoir enfin trouver la paix dans mon cœur ».
« Sina préparait son anniversaire et il n’est pas possible qu’un jeune homme doté d’un tel esprit se suicide », a-t-elle déclaré.
« Six jours après l’arrestation de Sina, à l’âge de 22 ans, un officiel m’a appelé pour me dire que mon enfant s’était suicidé. Mon fils avait organisé son anniversaire un mois plus tôt, comment aurait-il pu se suicider le jour de son anniversaire ? », a-t-elle ajouté.
Mme Malayan Nejad a expliqué que lors de son arrestation, Sina l’avait contactée à deux reprises, affirmant qu’il avait été battu. Elle a souligné que l’année dernière, elle n’avait pas cru que son fils s’était suicidé.
Sina Ghanbari, 23 ans, est décédé en janvier 2018 dans la prison Evine de Téhéran, la plus célèbre prison du pays.
Des informations contradictoires ont été rapportées sur les circonstances de la mort de Ghanbari, des militants contestant les affirmations des autorités selon lesquelles il s’est suicidé.
Sina Ghanbari a été arrêté par les forces de sécurité de l’État lors des manifestations de décembre 2017 / janvier 2018 en Iran.
L’agence de presse officielle Fars, dirigée par les pasdarans (IRGC), a publié une lettre qui aurait été écrite par la famille de Ghanbari, dans laquelle la famille affirmait qu’elle n’avait pas l’intention d’organiser une cérémonie de funérailles, parce que des ennemis projetaient de la détourner. Il n’a pas été possible de vérifier de manière indépendante si la lettre avait été écrite par la famille de Ghanbari ou, dans l’affirmative, si elle l’avait écrite volontairement.
En mai 2018, la mère de Sina Ghanbari a déclaré que lorsqu’ilos ont déposé le corps de Sina dans la tombe et bien qu’entourée d’agents de la sécurité, elle avait découvert sa tête et avait vu des signes de fracture du crâne et de coups à l’œil gauche.
L’Iran a toujours eu recours aux aveux forcés, un schéma familier utilisé contre les prisonniers d’opinion et leurs associés.
Au moins deux autres personnes arrêtées lors de la répression des manifestations – Vahid Heydari et Mohsen Adeli – sont décédées en détention à Arak, dans les provinces de Markazi et à Dezfoul, dans la province du Khouzistan. Des militants et plusieurs membres de leur famille ont contesté les déclarations officielles selon lesquelles ces détenus se seraient suicidés.
Mahmoud Sadeghi, un député au franc-parler, a déclaré au mois de janvier 2018 qu’un manifestant iranien décédé en détention avait été contraint de prendre des médicaments qui le rendaient malade. Le député n’a pas révélé l’identité du prisonnier.
« Selon les proches de l’un des détenus morts en prison, il aurait dit à sa famille lors d’une conversation téléphonique (avant sa mort) que les autorités l’avaient obligé, ainsi que d’autres prisonniers, à prendre des médicaments qui les rendaient malades », a tweeté Sadeghi.
Quelques jours plus tard, l’organisation en charge des prisons iraniennes a nié que des prisonniers aient été contraints de prendre des médicaments, qualifiant ces affirmations de « mensonges et de grosses accusations », a rapporté l’agence de presse officielle ISNA.
Source : Les droits de l’homme en Iran