Une Iranienne condamnée à la lapidation pour adultère a été libérée, a annoncé mardi à l'AFP son avocate, une décision rare alors que son amant avait été lapidé en juillet 2007 .
Mokarrameh Ebrahimi, qui a passé au total onze ans en prison, ainsi que le fils qu'elle avait eu avec son amant Jafar Kiani, sont sortis de la prison de Qazvin lundi soir sur ordre de la commission des grces.
La lapidation de M. Kiani en juillet 2007 dans un village de la province de Qazvin (nord-ouest) contrevenait à cette directive. C'était la première officiellement enregistrée depuis 2002, même si des associations de défense des droits de l'Homme ont affirmé que d'autres ont eu lieu depuis la suspension.
Le couple, dont chacun était marié à l'époque, avait été arrêté il y a onze ans alors qu'ils vivaient ensemble.
"C'est une décision très rare", a dit l'avocate de Mme Ebrahimi, Shadi Sadr, en affirmant que sa cliente "ne croyait pas qu'elle avait été pardonnée".
L'avocate a dit ne pas savoir ce qui avait motivé cette décision mais a remarqué que "l'on ne peut nier le rôle de l'opinion publique et des pressions nationales et internationales".
La Cour suprême avait cassé leur condamnation pour adultère il y a cinq ans. Le couple avait été remis en liberté avant de concevoir leur fils Ali.
"Mais ils avaient été emprisonné à nouveau après la plainte du mari" de Mme Ebrahimi, a expliqué l'avocate.
Selon des défenseurs des droits de l'homme, au moins huit femmes et un homme font actuellement l'objet de condamnations à la lapidation.
La Cour suprême a confirmé en février une condamnation à la lapidation pour deux soeurs accusées d'adultère.
(AFP)