CSDHI – L’un des manifestants arrêtés lors des manifestations à Marivan, qui a récemment été libéré sous caution, a relaté ses observations sur la torture des personnes arrêtées.
Le 15 novembre dernier, le peuple iranien s’est soulevé en réponse à la hausse du prix de l’essence. Jour après jour, les manifestations ont pris de l’ampleur et se sont propagées dans au moins 185 villes d’Iran. Face à elle, l’appareil répressif du régime des mollahs, brutal et sanginaire. Au moins 1 000 morts sont à déplorer, 12 000 arrestations suivies de tortures dans les centre de détentions pour obtenir des aveux. Ceci est le témoignage d’un manifestatnt arrêté en novembre 2019.
Ce manifestant a déclaré : « Après avoir été arrêté, ils ont mis des sacs en plastique noir sur nos têtes et nous ont transférés dans une voiture 405 Pegues. Puis, ils nous ont emmenés dans un endroit inconnu et nous ont enfermé dans de petites pièces d’un demi-mètre sur un mètre. Je pouvais entendre les voix d’autres détenus torturés. L’espace de la pièce était si petit que nous ne pouvions même pas nous dégourdir les jambes. Ils nous ont affamé pendant notre détention et ils ne nous ont pas donné de nourriture, pas même un morceau de pain. »
Il a dit qu’il ne connaissait pas le lieu de leur détention et a ajouté : « La nuit, ils nous emmenaient quelque part à l’extérieur des cellules du centre de détention et nous forçaient à retirer nos vêtements. Ensuite, ils nous jetaient de l’eau froide avec un tuyau et commençaient à nous battre. Une nuit, ils ont allumé un certain nombre de fers à repasser et nous ont forcés à marcher dessus, ce qui nous a brûlé les pieds. Pendant l’interrogatoire, ils nous remplissaient la bouche de punaises et commençaient à nous gifler. C’est de cette façon, qu’ils essaieraient d’obtenir des aveux forcés ».
Il a poursuivi : « Un jour, ils ont amené une femme qui avait été arrêtée pour avoir contacté des médias étrangers. Quelques jours plus tard, nous ne l’entendions plus être torturée. Ils ont dit qu’elle était morte sous la torture et nous n’avons jamais su ce qui lui était arrivé. Une autre fois, quand ils m’ont fait sortir de ma cellule pour interrogatoire, j’ai vu à travers mes stores un jeune garçon pendu au plafond par les pieds. Ils le fouettaient et l’arrosaient avec de l’eau froide. »
Il a poursuivi : « Quelques jours s’étaient écoulés depuis notre arrestation lorsqu’ils nous ont tous fait sortir de nos cellules et monter dans un véhicule. Ils ont dit qu’ils nous transféraient dans l’un des centres de détention d’une province voisine. Tout le monde avait peur et pleurait. J’ai regardé sous le sac en plastique, ils nous ont fait visiter la ville plusieurs fois puis sont retournés au même endroit. Le lendemain, ils nous ont de nouveau mis dans un véhicule et nous ont transférés dans l’un des postes de police locaux. Quelques jours plus tard, nous avons été libérés sous caution ».
Source : Réseau des droits de l’homme du Kurdistan – 03 décembre 2019