CSDHI – Vendredi 17 janvier, le ministre des Affaires étrangères du régime iranien Mohammad Javad Zarif a rencontré son homologue canadien François-Philippe Champagne pour « discuter de la coopération consulaire, technique et juridique » entre les pays touchés par la tragédie du vol 752 d’Ukrainian Airlines, abattu le 8 janvier par un missile es gardiens de la révolution, tuant les 176 passagers et membres d’équipage à bord. Rapportant la réunion, Zarif a tweeté : « Il faut rejeter la politisation de cette tragédie. Concentrez-vous sur les familles des victimes. »
L’Iran et le Canada n’ayant pas de relations diplomatiques, la réunion a donc eu lieu à Mascate, la capitale du Sultanat d’Oman, qui a organisé les pourparlers à titre intermédiaire. L’Iran et le Canada ont rompu leurs relations diplomatiques il y a huit ans, et depuis que le Canada a annulél’immunité diplomatique du régime iranien, les relations diplomatiques n’ont pas repris.
En septembre 2019, le Canada est devenu le deuxième pays à confisquer des biens de du régime iranien pour indemniser les familles des victimes d’actes terroristes au Moyen-Orient, y compris des opérations menées par le Hamas et le Hezbollah libanais, car les tribunaux canadiens en ont adjugé la responsabilité à l’Iran.
Après l’abattage du vol 752 d’Ukrainian Airlines par des missiles les pasdarans au-dessus de Téhéran et la mort de dizaines de binationaux canado-iraniens, c’est le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a rejeté l’idée selon laquelle l’avion s’était écrasé en raison de problèmes techniques. Lorsque le silence des responsables du régime iranien s’est poursuivi, il a révélé que l’avion avait été abattu par un missile iranien.
À la suite de cette déclaration de Justin Trudeau le 9 janvier, les chefs d’état-major interarmées en Iran et les gardiens de la révolution (les pasdarans) ont officiellement admis la responsabilité du crash de l’avion. Le Canada a ensuite entamé une réunion le 16 janvier à Londres entre les ministres des affaires étrangères des cinq pays qui avaient perdu des citoyens dans l’accident – l’Afghanistan, le Royaume-Uni, le Canada, la Suède et l’Ukraine – qui ont exigé la « pleine coopération » de l’Iran dans une enquête internationale transparente concernant le crash.
Le harcèlement de l’Iran par rapport au coup de main du Canada
Alors que le régime iranien tente désespérément de contrôler l’opinion publique et sa crise de confiance en harcelant les familles des victimes de l’accident, et même en s’immisçant dans les cérémonies de deuil et en empêchant les funérailles, Trudeau a annoncé qu’il indemnisera les familles des victimes qui sont des citoyens canadiens ou résidents permanents. Le Canada a également annoncé qu’il agira pour faciliter la délivrance de visas et d’autres services consulaires aux familles et a promis de leur fournir un soutien psychologique.
Parce qu’il n’y a pas de relations diplomatiques entre les deux pays, il n’y a pas d’ambassade du Canada à Téhéran. En conséquence, la prestation de services consulaires aux familles des victimes est lente et problématique. Ainsi, avec Oman comme intermédiaire, les ministres des affaires étrangères de l’Iran et du Canada se sont réunis à Oman pour faciliter ces services en Iran.
Dans son tweet, Zarif écrit que la tragédie ne doit pas être politisée, mais le fait est que sans l’insistance du Canada pour découvrir la vérité, il est probable que le régime iranien traînerait encore les pieds pour annoncer la véritable cause du crash .
Non seulement le régime iranien ne reconnaît pas la double nationalité de ses citoyens, mais ces dernières années il a utilisé la double nationalité comme prétexte pour exercer systématiquement des pressions, harceler et poursuivre les double-nationaux, et les utiliser comme otages pour résoudre ses problèmes diplomatiques avec d’autres pays. Malgré cette politique honteuse, le Canada a mobilisé ses ressources nationales pour prendre soin des familles de ses citoyens ou des résidents permanents qui ont été tués dans l’accident d’avion et son Premier ministre a voyagé de ville en ville pour rencontrer les familles et compatir avec elles.
Des responsables du régime iranien, qui ont d’abord gardé le silence sur la cause de l’accident, ont saisi les corps des victimes et, dans de nombreux cas, les ont enterrés sans autoriser la présence des familles. Le général Amir Ali Hajizadeh, commandant de la Force aérospatiale des Gardiens de la révolution, qui était responsable du crash du vol 752, a rendu visite à une famille de victime à son domicile, pour discuter de l’importance de l’attaque aux missiles des pasdarans sur des bases américaines en Irak quelques heures avant que l’avion ukrainien ne soit abattu. En outre, le Guide suprême Khamenei a exprimé sa « gratitude » aux gardiens de la révolution pour avoir accepté la responsabilité du crash de l’avion.
À Hamadan, lors de l’enterrement d’une victime de l’accident d’avion, les gardiens de la révolution ont empêché la famille de la victime de s’approcher de la tombe, et l’un des agents qui a empêché une mère en deuil de franchir la clôture lui a dit : « Nous ferons tout. » La mère désemparée et impuissante a répondu : « Ne faites rien ! Laissez-nous tranquilles. »
Source : IranWire