CSDHI -Selon les défenseurs des droits de l'Homme, quelque 70 jeunes attendent d'être pendus dans les prisons iraniennes alors que 17 l'ont été au cours des 18 derniers mois.
Parmi eux, on trouve par exemple Aboumoslem Sohrabi, 24 ans, qui a tué à l'âge de 17 ans un homme qui l'avait violé à plusieurs reprises.
Le jeune Amir Amrollahi n'avait pas l'intention de tuer lorsqu'il a été impliqué dans une bagarre de rue à Chiraz, dans le sud de l'Iran, alors qu'il était sorti acheter du pain. Agé aujourd'hui de 19 ans, il est depuis trois ans derrière les barreaux, dans l'attente d'être mené à la potence à tout moment.
"C'était un bon écolier, il est intervenu pour arrêter une bagarre", a affirmé son père Bahman Amrollahi. "J'implore la famille de la victime d'accorder le pardon", a dit son père en ajoutant, les yeux remplis de larmes, que son fils avait tenté de se suicider en prison.
L'avocat Mohammad Mostafai, qui a défendu ces dernières années 30 jeunes condamnés à mort, dont Bahman Amrollahi, affirme qu'aucun de ses clients n'avait l'intention de tuer.
Selon lui, la loi iranienne rend difficile la distinction entre l'homicide involontaire et volontaire, ce qui explique que la peine maximale soit généralement requise pour un homicide involontaire dans une bagarre de rue.
La loi des mollahs, prévoit que la famille de la victime puisse accorder son pardon en échange du paiement d'une compensation financière, appelée "prix du sang", et d'une peine de prison.
"Malheureusement notre système juridique est fondé sur la vengeance plutôt que sur la correction" du comportement, a déploré l'avocate Nasrine Sotoudeh.
Une militante, Khadijeh Moghaddam, s'emploie à convaincre les familles des victimes de meurtre de pardonner au coupable. Elle a raconté avoir été menacée par une famille pour qu'elle cesse ses interventions.
Selon elle, certains mineurs sont convaincus par un adulte d'endosser la responsabilité d'un meurtre qu'il a lui-même commis, en croyant à tort qu'ils n'en seront pas tenus pénalement responsables.
L'origine modeste de nombreux meurtriers rend aussi impossible le paiement du prix du sang, fixé par la justice à l'équivalent de 55.000 dollars, voire plus selon la volonté de certaines familles de victimes.
Les défenseurs des droits de l'Homme souhaitent aussi que l'on relève l'âge de la responsabilité pénale, fixé à neuf ans pour les filles et 15 ans pour les garçons.
(Avec AFP)