CSDHI – Les forces de sécurité iraniennes ont tiré et tué au moins deux hommes issus de la minorité ethnique baloutche défavorisée d’Iran.
Meurtres « officiels » de Baloutches
Les forces de sécurité officielles ont ouvert le feu sur deux citoyens baloutches. Ils étaient à moto à Saravan, dans le sud-est de l’Iran, hier. L’un est mort, l’autre est blessé. Lors d’un autre incident à Minab, dans le sud de l’Iran, les forces de sécurité ont tiré sur un homme transportant du carburant. Elles l’ont tué.
Selon la Campagne des activistes baloutches, l’homme tué à moto s’appelait Naser Fazeli. L’identité du citoyen blessé qui l’accompagnait est inconnue.
« Naser a été tué et son neveu est gravement blessé. Des habitants de la région l’ont transféré à l’hôpital », selon une source bien informée.
A Minab, les forces de sécurité iraniennes ont abattu un homme qui s’appelait Khalil Sarmasti alors alors qu’il conduisait. Il transportait du carburant. Selon les informations, sa voiture a fait une embardée après la fusillade et elle a pris feu. Khalil est mort sur les lieux mais l’autre homme dans la voiture a survécu à l’incident.
Les médias sociaux ont diffusé une vidéo montrant l’incendie et les conséquences de l’incident. Selon les informations, les forces de sécurité n’ont pas demandé à Khalil de s’arrêter avant d’ouvrir le feu sur lui.
Des dizaines de citoyens baloutches, y compris des passants innocents, sont tués chaque année dans ce que les autorités appellent des « opérations de lutte contre la contrebande » dans la province du Sistan-Baloutchistan.
On rapporte souvent que la police et les gardes-frontières ouvrent le feu sur des civils transportant du carburant dans le sud-est de l’Iran.
La province iranienne du Sistan-Baloutchistan
La province du Sistan-Baloutchistan est l’une des provinces les plus pauvres d’Iran. Il n’y a pas d’emplois dans la région. Même les personnes instruites ont recours à la contrebande de carburant pour gagner leur vie.
Les habitants de la province iranienne du Sistan-Baloutchistan sont confrontés à des problèmes sociaux et économiques incalculables en raison de la privation et de la pauvreté qui sévissent depuis longtemps et qui s’aggravent à mesure que les inégalités s’accentuent.
Certains ont même fui la province pour sa voisine, Kerman. Elle est elle-même l’une des plus pauvres du pays, où les Baloutches vivent sous des tentes, sans électricité ni eau courante.
Le 5 septembre 2020, Ali Khezrian, membre du Parlement (Majlis), a déclaré : « Nous nous sommes rendus dans la ville d’Iranshahr, la deuxième plus grande ville du sud-est de l’Iran. Nous avons visité ses villages. Malheureusement, les habitants de cette région ne disposent pas d’installations, telles que des douches et des toilettes. Il n’y avait pas d’installations électriques appropriées dans les villages. »
Source : Iran HRM