Reuters -10 janvier 2007 - Affirmant qu'ils n'ont pas bénéficié d'un procès équitable, trois rapporteurs spéciaux des Nations unies ont demandé mercredi à l'Iran de ne pas exécuter sept hommes reconnus coupables de tentative de renversement du gouvernement.
Ces hommes, membres de la minorité arabe Ahwazi, font partie d'un groupe de 10 personnes condamnées à mort pour complot en vue de déstabiliser le pays, de saboter des installations pétrolières et de renverser le gouvernement.
Les trois autres condamnés ont été exécutés en décembre.
"L'Iran doit arrêter les exécutions d'Arabes Ahwazi condamnés à mort à l'issue d'un procès secret, totalement inique", dit la déclaration des trois rapporteurs.
Philip Alston, rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Leandro Despouy, rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats, et Manfred Nowak, rapporteur spécial sur la torture, ont dit avoir écrit aux autorités iraniennes mais n'avoir reçu aucune réponse.
Ils ont expliqué que les condamnés, qui faisaient partie d'un groupe plus important arrêté en juin 2006, accusé d'avoir reçu en Irak une formation assurée par des agents américains, britanniques et israéliens, n'avaient pas eu accès à un avocat avant leur procès dans la province occidentale du Khouzestan.
Leurs avocats, "intimidés" par le risque de voir porter contre eux les accusations de "menace à la sûreté nationale", n'ont obtenu des précisions sur le dossier que quelques heures avant le début du procès, dit un communiqué de Nowak.
"Le seul élément concernant les procès de ces hommes qui ne soit pas entouré de secret est la diffusion par la télévision publique de leurs prétendues confessions", ajoute Nowak en indiquant que ces aveux auraient été extorqués sous la torture.
Les rapporteurs disent avoir conscience que les sept hommes sont accusés de crimes graves. "Cependant, ceci ne peut justifier leur condamnation et leur exécution au terme de procès qui sont une parodie des procédures requise", concluent-ils.