CSDHI – C’est un hurlement déchirant qui a fait trembler les hauts murs de la prison centrale de Karadj, en Iran, en banlieue de Téhéran. « Ils les ont exécutés », a hurlé la femme d’un condamné.
Il était 8 h du matin, ce lundi 13 avril. Un cri aussitôt couvert par les pleurs, les lamentations et les hurlements de 200 proches et parents qui venaient ainsi d’apprendre la mort des leurs. Des parents qui avaient vivement protesté devant le tribunal pour empêcher ces exécutions dimanche.
La première série d’exécutions collectives après la déclaration de Lausanne venait d’avoir lieu. Les autorités avaient dit aux familles que l’ordre était venu d’en haut, que désormais les délits de drogue relevaient de la corruption sur Terre et qu’il fallait les éliminer.
Il semble fort probable que dans cette prison aujourd’hui huit condamnés aient été pendus. En tout c’est quarante prisonniers disséminés dans les prisons alentour qui devaient être exécutés aujourd’hui.
Entre l’impasse de la déclaration nucléaire de Lausanne qui a déclenché autant de conflits aux Etats-Unis qu’en Iran, et le retournement du rapport de force régional avec l’offensive de la coalition saoudienne au Yémen, les mollahs réagissent de la seule manière qu’ils connaissent, en tuant.
Déjà le 11 avril douze condamnés avaient été pendus à la prison de Ghezel-Hessar de Karadj, ville pénitentiaire. La majorité d’entre eux avaient moins de 30 ans.
Ce jour-là encore, le régime a pendu au moins deux condamnés, dont un ressortissant afghan à la prison central de Zahedan dans le sud-est de l’Iran.
En comptant les huit pendus d’aujourd’hui, et les 14 de samedi, on obtient 22 exécutions en trois jours dans le silence total des démocraties occidentales. Comment les mollahs n’y verraient pas un encouragement ?
Cela fait donc 25 exécutions en avril.