CSDHI – La dictature intégriste sévit avec férocité depuis la prise du pouvoir par les mollahs en 1979 en Iran. 120 000 prisonniers politiques et militants des droits de l’homme ont été pendus dans les geôles iraniennes sous l’inculpation de « moharebeh » (guerre contre Dieu).
Grâce à des efforts considérables, la Résistance iranienne a pu réunir une liste partielle des 120 000 victimes, dont une grande majorité est constituée de membres et sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), la principale force d’opposition au régime théocratique. Le premier volume du «Livre des martyrs» contient les noms et informations de 20 000 militants qui ont donné leurs vies sur l’autel de la liberté en Iran.
La plupart des dirigeants du régime, notamment Rouhollah Khomeiny, Ali Khamenei, Hachemi Rafsandjani, Mohammad Khatami, Mahmoud Ahmadinejad, Hassan Rohani et les autres ministres et hauts responsables ont joué un rôle direct ou indirect dans ce massacre. Pourmohamadi, l’actuel ministre de la justice du gouvernement Rohani, fut l’un des trois membres du « comité de la mort » désigné pour superviser l’ « opération de purge » des prisons en 1988 en Iran. Amnesty International a dénoncé ce qu’elle a qualifié de « massacre des prisons » relevant de « crime contre l’humanité », dont les auteurs doivent être traduits devant une Cour pénale internationale.
Cette liste de 20 000 martyrs en 1000 pages a été réalisée en deux étapes et a nécessité près de 100 000 heures de travail. Des militants ont même été arrêtés en Iran au cours de leurs efforts courageux pour collecter les informations et récupérer les photos et documents appartenant aux martyrs de la résistance. L’ouvrage comprend 4 358 photos de ces derniers.
Parmi eux, 681 sont morts sous la torture, 608 ont été assassinés ou ont été victimes des complots terroristes du régime et 1 736 sont tombées sur le champ d’honneur au cours d’affrontements. Dans les geôles, des résistants héroïques ont été décapités, brûlés, mutilés, enterré vivant ou jeté des hauteurs (conformément au code pénal de la charia des mollahs). Plus de 16 000 militants ont été pendues.
Le cursus scolaire et universitaire ainsi que la profession de 12 975 martyrs de la résistance ont été enregistrés dans cette liste, qui comprend 230 diplômés en master et en doctorat, 734 bacheliers, 4010 étudiants, 3510 diplômés des universités et 2310 lycéens.
Des 13 344 martyrs dont l’âge a pu être déterminés, 789 avaient moins de 18 ans au moment de leur exécution, y compris des adolescents de 11 à 13 ans. Il y a aussi 16 autres enfants dans cette liste.
Le premier volume du «Livre des martyrs» contient également les identités de 200 médecins et professionnels de la santé, 784 enseignants, 381 fonctionnaires, 410 officiers de l’armée, 497 hommes d’affaires, 145 techniciens et 860 ouvriers ou agriculteurs.
Il comprend aussi les noms de 93 artistes et 145 athlètes, dont l’ancien capitaine de l’équipe nationale de football de l’Iran.
Soixante-dix martyrs étaient des candidats de l’OMPI durant la première élection législative après la révolution de 1979, et 176 étaient d’anciens prisonniers politiques sous le régime du Chah.
La liste comprend également les noms de 62 femmes qui étaient enceintes au moment de leur exécution. Par ailleurs, on peut constater que 410 familles ont perdu plus de trois membres dans la vague d’exécution.
À la fin de cet ouvrage on trouve également un autre répertoire tragique : la liste de 83 pères et mères décédés à la suite du choc provoqué par la nouvelle de l’assassinat de leur enfant.