CSDHI – Le « ralentissement » observé sur les exécutions en Iran a été de courte durée. Le champion du monde par tête d’habitants s’est efforcé de baisser son rythme effréné – 966 pendaisons en 2015 – pendant deux mois, dans le plus grand cynisme, pour laisser passer la mascarade des « élections » en février et les fêtes du Nouvel an en mars. Effectivement, les pendus ne votent pas. Mais en avril, c’est reparti.
Le 9 avril, cinq hommes ont été pendus à Racht (nord de l’Iran), le 11 avril un homme à Tabriz (nord-ouest), le 13 avril huit hommes à Karadj (banlieue de Téhéran), le 14 avril cinq hommes et deux femmes à Birjand (est), une autre femme à Kachmar (nord-est), le 16 avril trois hommes à Racht (nord), le 17 avril quatre hommes à Ispahan (centre), le 19 avril quatre hommes à Oroumieh (nord-ouest) et deux à Machad (nord-est). Et les condamnés à mort se comptent par milliers dans les prison en Iran. Passons sur le fait qu’au mois de février, une adjointe de Rohani annonçait que tous les hommes d’un village avaient été exécutés.
Ainsi donc 1er au 19 avril, 35 personnes ont été exécutées dont trois femmes.
La question ne doit pas se limiter au « nombre » élevé ou non d’exécutions, car en ce début du XXIème siècle, une seule pendaison commise par un Etat est de trop.
De par sa nature et sa vision du monde, la dictature islamiste au pouvoir en Iran voit dans l’être humain un mineur, irresponsable et pécheur. Le guide suprême s’est auto-proclamé Représentant de Dieu sur Terre et s’est donc arrogé la mission et le droit de le châtier, de l’opprimer.
Blâmes, condamnations et résolutions successives de la communauté internationale peuvent pleuvoir sur les mollahs : ils n’en ont cure. Ils tiennent à appliquer leur « loi divine » et à endeuiller des milliers de familles en Iran, et dans le monde, dans une mission criminelle qu’ils se sont donnés pour « purifier » la Terre à leur manière. Une vision qui a fait des petits avec des couvées de groupes terroristes éparpillées aux quatre coins du Moyen-Orient, le dernier bâtard en date étant Daech, nourri aux crimes innommables des milices des gardiens de la révolution iraniens en Irak et en Syrie.
Les familles des victimes en Iran sont révoltées par le ballet incessant des personnalités politiques et économiques occidentales à Téhéran, se bousculant pour une photo tout sourire avec les bourreaux de leurs enfants. Sensés condamner fermement les atrocités de ce régime tyrannique et lui rappeler les valeurs de l’humanité moderne, en premier lieu le droit à la vie, les responsables occidentaux feraient mieux de briser ce silence religieux qui encourage les mollahs à exécuter davantage. Ce serait aussi tout à leur honneur de leur clouer le bec quand ils invoquent pour se justifier, des différences « culturelles » entre les nations.