CSDHI – Chaque voyage d’une délégation officielle occidentale, porteuse des valeurs de liberté et de démocratie, coûte de nombreuses vies en Iran. L’arrivée de Ségolène Royal au pays des mollahs n’échappe malheureusement pas à la règle.
C’est ainsi qu’à la veille de cette visite gouvernementale, le 27 aout, douze hommes ont été exécutés collectivement dans une prison de Karadj en banlieue de Téhéran.
C’est la manière des mollahs de narguer les valeurs universelles des droits humains et de tester si la politique de silence complaisant de l’Occident sur ce bain de sang perpétuel tient bon. A chaque fois ils poussent un peu plus le bouchon.
Le mois d’aout en Iran affichent 79 pendaisons, dont 26 politiques et 6 en public. Le 2 aout avait été marqué par l’exécution collective de 25 sunnites, uniquement parce qu’ils étaient sunnites.
Est-il opportun de venir discuter d’environnement dans un pays où en premier lieu les femmes sont chassées de l’environnement par une ségrégation sexuelle et des lois misogynes sauvages?
Faut-il y parler biodiversité quand sur le plan humain, toutes les minorités sont durement persécutées, emprisonnées, exécutées?
Faut-il y parler d’eau, quand le régime en place a asséché tous les cours d’eau et les nappes phréatiques pour son industrie de l’armement et ses intérêts financiers immédiats, mais continue allègrement à faire couler des bains de sang?
Faut-il y parler « vert » quand les mollahs ont fait de l’Iran fertile sur le plan agricole et humain, un grand désert, une grande prison, un grand charnier? Parler environnement suppose le bien-être de la population, pas l’extension des cimetières.
En Iran il y a deux crises, deux pénuries majeures: l’eau et la liberté. Tant qu’il n’y aura pas de liberté, on ne pourra y régler aucun autre problème.
Si courage il y a, si dialogue il se doit, il faut d’abord exiger la fin des exécutions, ensuite la fin de la répression des femmes et des minorités, et enfin la libération de tous les prisonniers politiques. C’est là-dessus que les Iraniens, très attentifs, jugent ces visites officielles. Car si les invités se régalent des douceurs à l’eau de rose et à la pistache, le peuple qui paye un prix colossale en vies humaines, versent des larmes amères aux portes des prisons.
Il est temps de lui venir en aide avec un premier pas, celui de l’arrêt des exécutions.