Le Monde 10 juillet – Le porte-parole du pouvoir judiciaire en Iran, Alireza Jamshidi, a reconnu, mardi 10 juillet, qu'un Iranien condamné pour adultère a été tué par lapidation, la semaine dernière, dans le nord-ouest du pays. C'est la première exécution officielle de ce type depuis celle, appliquée et reconnue officiellement par les autorités en juillet 2001, d'une femme condamnée pour meurtre et adultère.
Le verdict a été exécuté à Aghche Kand, à environ 200 km à l'ouest de Téhéran, a ajouté le porte-parole sans préciser la date exacte de l'exécution. Elle aurait eu lieu jeudi, selon des sources non officielles. M. Jamshidi a expliqué que le "jugement a été appliqué car il était définitif", car confirmé par la Cour suprême. En revanche, la condamnation à la lapidation pour adultère de la concubine de l'homme exécuté "n'a pas été appliquée", car elle est "encore suspendue" au jugement de la Cour suprême.
ARRÊTÉS VOILÀ ONZE ANS
Les tribunaux de première instance peuvent infliger des peines de mort par lapidation, mais toute condamnation à la peine capitale, pour être définitive, doit être confirmée par la Cour suprême. Or cette dernière a toujours suspendu un tel verdict depuis 2002, quand le chef du pouvoir judiciaire s'était engagé à ce qu'il n'y ait plus d'exécution par lapidation. Selon les instances judiciaires, cette promesse a depuis été tenue, ce que démentent des activistes proches du groupe de défense des droits des femmes, qui milite pour l'abolition de la lapidation.
Selon ce groupe de défense, l'homme exécuté s'appelait Jafar Kiani, et sa compagne Mokarranih Ebrahimi. Tous deux mariés, ils avaient quitté leurs familles pour vivre ensemble, avant d'être arrêtés il y a onze ans.
En vertu de la loi islamique, les hommes condamnés à la lapidation sont enterrés jusqu'aux hanches, les femmes jusqu'au cou, avant d'être attaqués à coups de pierre jusqu'à la mort. Ils sont laissés en vie s'ils parviennent à se libérer. La loi stipule aussi que les pierres doivent être d'une taille telle qu'elles tiennent dans la main et ne soient pas assez grosses pour tuer le ou la supplicié(e) en seulement un ou deux coups, ou trop petites pour prolonger inutilement ses souffrances.