CSDHI – Les gardiens de la prison d’Evine en Iran ont convoqué la mère âgée et malade du militant civil emprisonné, Farhad Maysami, et ils lui ont fait écouter la voix de son fils en train de hurler sous la torture.
Selon un post publié sur Facebook par Reza Khandan, époux de l’avocate des droits humains Nasrin Sotoudeh, emprisonnée, « ils ont appelé la vieille mère malade et seule de Farhad Maysami au moins deux fois le mercredi 8 août, une fois à 23 heures et aux alentours de 4 heures du matin, et ils lui ont fait écouter au téléphone les bruits des coups que recevaient son fils pour lui extraire des aveux. La première fois, si ses amis n’avaient pas été présents, nous aurions peut-être été confrontés à une autre catastrophe et personne n’en aurait compris la raison. La mère de M. Maysami a été victime de crampes musculaires en raison de l’anxiété et de l’atrocité causées par ces appels, et ses amis ont passé des heures à l’aider à se calmer ».
La mère de M. Meysami a écrit une lettre à la 7ème branche du bureau du procureur, demandant aux autorités d’enquêter sur ces appels téléphoniques suspects nocturnes où l’on entend la voix de son fils en train d’être torturé.
Le 13 août 2018, la femme avec son avocat, Arash Keykhosravi, se sont rendus à la prison d’Evine, mais comme seulement quelques avocats accrédités par le gouvernement ont l’approbation exclusive de la justice iranienne pour défendre des clients accusés d’infractions liées à la sécurité, M. KeyKhosravi n’a pas été autorisé à la représenter. Elle a remis une lettre de préoccupation concernant son fils à la 7ème branche du bureau du procureur, lui demandant de la laisser parler à son fils pour savoir s’il a subi des tortures ou non pour lui extorquer des aveux, selon Reza Khandan.
À propos de la réaction du juge qui a reçu la lettre de la mère de Farhad Meysemi, Reza Khandan a déclaré : « Le juge lui a dit que les amis de Farhad étaient coupables. Mais je ne sais pas comment le juge sait que c’était les amis de Farhad ? Et essentiellement pourquoi ils n’ont pas arrêté les amis qui l’ont harcelée ? », a déclaré Reza Khandan.
Farhad Maysami, ancien éditeur de livres de préparation aux examens d’ « Ayandehsazan Publishing », a été arrêté le mercredi 31 juillet 2018, dans la soirée, à son bureau. Ce militant des droits civiques, âgé de 48 ans, a été transféré au quartier 209 de la prison d’Evine.
Source : Les droits de l’homme en Iran
