CSDHI – Ces dernières semaines, un certain nombre de prisonniers à travers le pays ont commencé une grève de la faim. Les militants des droits humains en Iran ont préparé un bulletin sur leurs cas, précédemment rapporté en détail.
Nasrin Sotoudeh
Avocat et militante des droits humains
Nasrin Sotoudeh a entamé une grève de la faim le 25 août pour protester contre son arrestation et les pressions judiciaires exercées sur sa famille, ses proches et ses amis.
Elle a publié une lettre ouverte exposant les raisons de sa grève.
Ramin Hossein Panahi
Prisonnier politique
Condamné à mort, Ramin Hossein Panahi a récemment été transféré à la prison Rajaï Chahr de Karaj et a commencé une grève de la faim le 27 août en se cousant les lèvres. Il proteste contre sa peine et contre de multiples violations de ses droits légaux. Ses avocats ont publié une déclaration, pour partager les raisons qui se cachent derrière sa grève. Selon eux, on ignore où il se trouve depuis son transfert, le 26 août, en dehors de Rajai Shahr.
Farhad Meysami
Militant des droits civiques
Farhad Meysami a été arrêté le 31 juillet par les forces de sécurité. Il a commencé une grève de la faim le 1er août pour protester contre son arrestation et les restrictions qui lui sont imposées quant à son droit de choisir un avocat. Le 26 août, il a été transféré du quartier de quarantaine d’Evine au quartier général, où, selon certaines informations, il souffre d’hypotension et d’une perte de poids importante.
Namegh Deldel
Prisonnier de conscience
Le prisonnier sunnite, Namegh Deldel, hall 21 du quartier 7, de la prison de Rajaï Chahr, souffre d’une blessure à la jambe droite. Pour protester contre son accès limité aux soins médicaux, dont le refus des autorités pénitentiaires de le transférer dans un hôpital extérieur, il a commencé une grève de la faim, il y a plus d’un mois.
Farhad Ariai (Sahrapeyma)
Prisonnier politique
Farhad Ariai (Sahrapeyma), prisonnier politique au quartier des travailleurs de la prison d’Oroumieh, en est à la sixième année de sa peine de sept ans. Eligible à une libération anticipée en vertu de l’article 134 sur l’exécution des peines concomitantes, il a commencé une grève de la faim le 15 août lorsque le tribunal a refusé de réexaminer sa demande.
Selon une source crédible, Ariai a été transféré dans la section d’isolement immédiatement après avoir entamé sa grève de la faim.
Ariai a également fait une grève de la faim l’année dernière lorsque les responsables de la prison ont rejeté sa demande de permission. En réponse à cette grève, le personnel pénitentiaire l’a menotté avec force et transféré dans le quartier des travailleurs de la prison, où il se trouve encore à ce jour.
Seyed Ghassem Abasteh
Prisonnier de conscience
Seyed Ghassem Abasteh, un prisonnier sunnite de la prison Rajaï Chahr de Karaj, a commencé une grève de la faim, le 17 juillet, pour protester contre l’absence de soins médicaux et le refus de la prison de le transférer dans une clinique. Malgré une asthénie et une perte de poids sévères au quinzième jour de sa grève, les autorités pénitentiaires continuent d’ignorer ses requêtes.
Son mauvais état de santé a été signalé à plusieurs reprises et, en mars, on lui a diagnostiqué un cancer de la thyroïde. Son état s’est détérioré à tel point qu’il a du mal à parler et à respirer.
Abasteh est marié et il est père de deux enfants. Il a été arrêté au début de l’année 2010 et placé en isolement à la prison d’Oroumieh, gérée par le ministère du renseignement. Il y a passé huit mois avant d’être transféré à la prison d’Evine, où il a passé six mois en cellule solitaire dans les sections 240 et 209. Après 14 mois, il a passé 20 jours dans le quartier 350 d’Evine avant d’être transféré à Rajaï Chahr, le 8 avril 2012.
Il est accusé d’ « activité militante », de « soutien envers des groupes salafistes ». Il a nié une telle implication, affirmant que les accusations sont sans fondement.
Il attend son procès depuis que sa condamnation à l’emprisonnement émise par le juge Moghiseh en 2016 a été annulée. Jusqu’ici, il a passé huit ans en prison, en l’absence de procédure régulière.
Saman Rahmani
Saman Rahmani, prisonnier dans le service de santé de la prison de Saqez, est sur le point de perdre ses bras après avoir été blessé, et il continue d’être privé des droits de permission et d’accès à une clinique. Il a commencé une grève de la faim, le 20 juillet, en signe de protestation.
« Rahmani devait être envoyé à la prison de Rajaï Chahr à Karaj pour y être soigné, mais les autorités de la prison ont changé d’avis », a déclaré à Hrana une source crédible.
Lorsque les autorités lui ont promis des soins médicaux, en début d’année, il a arrêté la grève de la faim qu’il avait entamée en juin pour les mêmes raisons.
Farshid Nasseri
Prisonnier de conscience
Le prisonnier sunnite, Farshid Nasseri, enfermé à Rajaï Chahr, a entamé une grève de la faim le 16 juin pour réclamer son droit à une permission. Vingt-huit jours plus tard, son état de santé s’était gravement détérioré. Il souffre de problèmes de dos et de cou, en plus de problèmes psychologiques liés à ses années passées en prison.
Verya Saed Moochashmi
Le 19 août, sur ordre d’un chef de section qui a sanctionné le refus de mettre fin à leur grève de la faim, cinq prisonniers du quartier 3 de Rajaï Chahr ont été battus et envoyés en isolement. Ils étaient en grève pour protester contre des problèmes liés à leurs affaires juridiques respectives.
Hrana déclare que ces prisonniers sont Verya Saed Moochashmi, Hossein Esmaeili, Saïd Moradpour, Mojtaba Kounani et Alireza Kounani. Le 27 août 2018, Moochashmi était le seul parmi le groupe à poursuivre la grève.
En 1998, Moochashmi, alors âgé de 17 ans, a été condamné à mort et à 80 coups de fouet lorsqu’il a été reconnu coupable de complicité de meurtre. Il a, à ce jour, purgé 21 ans de prison.
Source : Hrana