CSDHI – Les autorités pénitentiaires iraniennes ont refusé à certains prisonniers politiques de recevoir des visites régulières de leurs proches.
Soheil Arabi, prisonnier politique au grand pénitencier de Téhéran et Golrokh Iraee, Atena Daemi et Maryam Akbari Monfared, incarcérées dans le quartier réservé aux femmes de la prison d’Evine, ont été privées de leurs visites familiales.
Soheil Arabi est interdit de visites de sa famille depuis quatre semaines.
Farangis Mazloumi, la mère d’un prisonnier politique, a attendu pendant de longues heures pour voir son fils, puis on lui a annoncé qu’il était interdit de visite. Auparavant, Soheil Arabi avait été emmené dans le quartier 209 de la prison Evine de Téhéran, où il a été battu pour son engagement en faveur d’un activisme pacifique à l’intérieur du grand pénitencier de Téhéran.
Depuis l’arrestation en 2013 d’Arabi, un prisonnier politique âgé de 32 ans, les autorités l’ont fréquemment maintenu à en isolement et l’ont empêché de rencontrer ou de parler régulièrement à sa famille.
Pendant ce temps, Golrokh Iraee, Atena Daemi et Maryam Akbari Monfared, trois prisonnières politiques dans le quartier réservé aux femmes de la prison d’Evine ont également été privées de leurs visites familiales pendant trois semaines, à partir du mardi 2 octobre 2018.
Les agents pénitenciers ont fait valoir que cette décision illégalle avait été prise en raison de la dispute verbale des trois prisonnières politiques avec des gardiens de prison, dans la salle des visites où elles avaient scandé des slogans.
Les trois prisonnières politiques ont demandé à voir la décision, mais le responsable du quartier des femmes a déclaré que cette décision leur avait été communiqué oralement par Charmahali, l’administrateur de la prison et par le bureau du procureur.
Samedi 9 septembre 2018, au lendemain des exécutions de trois prisonniers politiques détenus dans la prison de Rajaiï Chahr à Karaj, Ramin Hossein Panahi, Loghman et Zaniar Moradi, les trois prisonnières politiques ont fait l’objet d’une inspection inopinée à l’intérieur de la salle dédiée aux visites. Elles ont résisté et ont refusé d’être inspectées.
Le Conseil de discipline pénitentiaire s’est réuni en l’absence des ces trois prisonnières politiques et a décidé d’interdire les visites de leur famille pendant trois semaines. On ne leur a montré aucun document écrit, mais elles ont simplement été informées verbalement.
Faisant suite à la question, les trois prisonnières politiques ont découvert que l’ordre avait été publié de manière arbitraire par l’administrateur de la prison. Vaziri, le procureur adjoint, a promis aux prisonnières de se pencher sur le problème et de le résoudre.
Dans une autre affaire encore, l’avocate des droits humains détenue, Nasrin Sotoudeh, a renoncé au droit de visite de sa famille pour protester contre la demande du procureur qui lui impose de recevoir ses visiteurs entièrement revêtue d’un hijab. Selon sa fille, Sotoudeh a été invitée à signer un engagement visant à respecter pleinement le hijab. Elle s’y est opposée puis elle a protesté en refusant d’aller en salle de visite et ne passera pas d’appels téléphoniques.
Source : Les droits de l’homme en Iran