CSDHI – Un groupe de six experts indépendants des droits humains des Nations Unies a appelé l’Iran mercredi à fournir de toute urgence aux prisonnières politiques, Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Narges Mohammadi, un accès à des soins de santé appropriés, et a réitéré ses appels pour leur libération immédiate, alors qu’elles continuent, en Iran, leur grève de la faim en signe de protestation.
« Nous exhortons le gouvernement à apporter immédiatement et sans condition à Nazanin Zaghari-Ratcliffe et à Narges Mohammadi, un accès aux traitements et aux soins appropriés qu’elles ont sollicités à plusieurs reprises en raison de leurs graves problèmes de santé », ont déclaré les experts dans un communiqué.
Selon les experts des droits humains, les autorités iraniennes ont refusé à Mme Zaghari-Ratcliffe, de nationalités britannique et iranienne, des soins de santé appropriés après qu’elle ait découvert qu’elle avait des kystes aux seins, malgré une douleur au cou et des engourdissements aux bras et aux jambes. Un médecin se trouvant à l’extérieur de la prison d’Evine, où elle est actuellement détenue, n’a pas eu le droit de procéder à l’évaluation de sa santé mentale.
La déclaration explique que Mme Mohammadi, une défenseure des droits humains iranienne, s’est également vu refuser des soins de santé appropriés pendant plus d’un an en dépit d’une embolie pulmonaire, de caillots de sang, de saignements et de crises épileptiques répétées. Elle a également besoin d’un traitement de suivi à cause de son opération de la vésicule biliaire.
Les experts se sont dits alarmés que le refus de soins de santé appropriés ait forcé Mme Zaghari-Ratcliffe et Mme Mohammadi à entamer une grève de la faim en signe de protestation.
« Les autorités doivent s’attaquer de toute urgence aux violations qui sont à la base de leur grève de la faim, notamment le refus de traitement et de soins appropriés, qui pourraient bien équivaloir à un traitement cruel, inhumain ou dégradant, voire à de la torture », ont déclaré les experts.
Les experts ont également évoqué les conclusions du Groupe de travail sur la détention arbitraire et réitéré les appels en faveur de la libération immédiate de Mme Mohammadi et de Mme Zaghari-Ratcliffe. Le Groupe de travail a constaté que les deux femmes, placées en détention provisoire, respectivement, en mai 2015 pour espionnage, et en avril 2016 pour « constitution d’un groupe illégal », avaient été arrêtées arbitrairement.
Les experts ont déclaré que la situation de Mme Zaghari-Ratcliffe et de Mme Mohammadi était emblématique de nombreuses informations faisant état du refus de traiter et de soigner convenablement les personnes emprisonnées en Iran, et ils ont exhorté les autorités à veiller à ce que tous ceux qui en ont besoin, reçoivent les traitements et les soins appropriés.
Les experts ont déclaré que l’Iran étant partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le gouvernement est tenu de respecter le droit de toutes les personnes, y compris les prisonniers, d’avoir accès aux services de santé. En tant que partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le gouvernement a l’obligation de protéger le droit à la vie.
Ils ont également rappelé les « règles de Mandela » universellement reconnues sur le traitement des prisonniers, qui précisent que toutes les prisons doivent garantir un accès rapide à des soins médicaux appropriés.
Source : Site Web des Nations Unies – 16 janvier 2019