CSDHI – L’Iran doit rouvrir une enquête indépendante et impartiale sur les abus infligés aux militants syndicaux. Plusieurs cas de torture alléguée doivent faire l’objet d’une enquête approfondie.
Après une enquête brève et profondément imparfaite dénuée d’impartialité, les autorités iraniennes ont démenti le fait que le militant syndical, Esmail Bakhshi, aurait été torturé dans un centre de détention du ministère du renseignement à Ahwaz, dans la province du Khouzistan.
S’appuyant sur des déclarations de responsables qui étaient eux-mêmes impliqués et ignorant les preuves déterminantes de témoins crédibles, les responsables ont rejeté les accusations de torture et se sont livrés à une campagne de diffamation et d’intimidation visant à réduire au silence et à discréditer le militant syndical.
Le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI) appelle les autorités iraniennes à :
Enquêter de manière approfondie et impartiale sur les allégations de torture à l’encontre de Bakhshi, qui doit inclure la protection de tous les témoins et le respect des normes internationales énoncées dans la résolution 55/89 de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Cesser immédiatement les déclarations publiques diffamatoires de responsables faites dans le but de discréditer Bakhshi et veiller à la cessation immédiate de toutes les menaces contre le militant syndical.
Tenir pour responsables toutes les autorités reconnues responsables ou impliquées de quelque manière que ce soit dans les actes d’abus commis contre une personne détenue par l’État et les poursuivre en justice dans toute la mesure de la loi.
Identifier les mesures nécessaires pour prévenir la torture et y remédier efficacement lorsque cela se produit, et veiller à ce que la législation et les mécanismes pertinents soient adoptés et mis en place.
Bakhshi, représentant des travailleurs de la société de canne à sucre Haft Tappeh de Shush, dans la province du Khouzistan, a été arrêté le 20 novembre 2018 pour avoir protesté contre les salaires impayés et détenu pendant 25 jours au centre de détention du ministère du renseignement à Ahwaz. Le 4 janvier 2019, il a révélé sur Instagram qu’il avait été roué de coups pendant sa détention et gravement blessé.
« L’enquête des autorités sur les tortures présumées commises contre Bakhshi, qui est terriblement inadéquate, montre qu’il n’existe aucun système permettant de lutter contre la torture dans les centres de détention iraniens, et que la violence contre les détenus peut être infligée en toute impunité », a déclaré Hadi Ghaemi, directeur exécutif du CDHI.
Pour en savoir davantage : https://www.iranhumanrights.org/2019/01/sham-investigation-of-labor-activists-alleged-torture-lacks-impartiality-ignores-witnesses/
Source : Centre pour les droits de l’homme en Iran