CSDHI – Il y a deux semaines, les autorités pénitentiaires ont transféré le prisonnier politique, Mehdi Farahi Shandiz, en isolement, comme nous vous l’avons annoncé dans un article du 25 février dernier. Il purge une peine de 8 ans de prison à Karaj.
Rappelons que Farahi Shandiz est un militant, diplômé en génie électrique de l’université industrielle d’Ispahan.
Farahi Shandiz a été arrêté pour la première fois en 2010 sous un chef factice d’accusation liée à la sécurité nationale et pour avoir insulté Ali Khamenei, le Guide suprême du régime iranien.
Sa peine de prison initiale qui était de 8 années a été par la suite prolongée à 12 ans sous diverses vagues prétextes. Au cours de son incarcération, Farahi Shandiz a enduré différentes tortures physiques et mentales. Il a régulièrement été privé de soins médicaux.
Le 11 février, jour du 40e anniversaire de la Révolution de 1979, Farahi Shandiz avait scandé des slogans « À bas le dictateur » et « À bas le Khamenei » pour protester contre 40 ans de torture et d’exécutions sous le règne tyrannique des mollahs.
Après la manifestation de Farahi Shandiz, des gardiens de prison l’ont attaqué dans sa cellule et l’ont violemment transféré à l’isolement tout en le frappant. Depuis le 11 février, nous n’avons plus de nouvelles de lui, ce qui suscite nos inquiétudes quant à sa santé et conditions de détention.
Mehdi Farahi Shandiz, 57 ans, a été condamné à neuf ans de prison pour trois chefs d’accusation distincts d ‘« insulte du Guide suprême », dont six ans pour des inculpations pendant qu’il était en prison.
Le militant syndical, qui travaillait comme professeur privé dans un lycée, a été arrêté pour la première fois lors d’un rassemblement organisé le 1er mai 2009 à l’occasion de la fête internationale du Travail au parc Laleh à Téhéran. Il a été libéré neuf mois plus tard après avoir passé la majeure partie de sa détention en isolement dans la section 209 du ministère du renseignement, à la prison d’Evine.
Il a de nouveau été arrêté en juin 2010 et accusé, à nouveau, d’avoir « insulté le Guide suprême ».
Au cours d’une détention d’un mois dans le centre de détention de Kahrizak, dans le sud de Téhéran, Farahi Shandiz a été sévèrement torturé et agressé », selon des informations rapportées. Il a été libéré sous caution deux mois plus tard.
En mai 2011, la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamné à trois ans de prison. Farahi Shandiz a commencé à purger sa peine en janvier 2012 et il est en prison depuis.
La première fois que Farahi Shandiz a été accusé d’avoir « insulté le Guide suprême » (juin 2010), cela était dû à la frustration résultant de plusieurs tentatives infructueuses pour récupérer ses effets personnels, qui avaient été confisquées après sa détention lors d’un rassemblement syndical, le 1er mai 2009.
Fatigué et en colère, il a crié « Mort à Khamenei », puis les gardes du tribunal révolutionnaire l’ont arrêté.
Au cours du premier procès, en mai 2011, le juge Mohammad Moghisseh a convoqué trois gardes du tribunal révolutionnaire, qui ont déclaré que Mehdi avait crié « Mort à Khamenei » et qu’il avait été condamné à trois ans de prison.
Lorsque Mehdi a été transféré de la salle 350 de la prison d’Evine à la section 8, les gardes ont utilisé diverses excuses pour l’envoyer en isolement et le frapper.
Au cours de ces passages à tabac, Mehdi a de nouveau crié « Mort à Khamenei ». Ils l’ont dénoncé et ont ouvert deux autres affaires à son encontre.
Le juge Abolqasem Salavati, qui l’a condamné à trois ans de prison supplémentaire, a approuvé l’un des deux chefs d’accusation retenus contre Farahi Shandiz : « insulte du Guide suprême ». Le nom du juge du procès qui l’a condamné à trois ans d’emprisonnement supplémentaires pour le troisième chef d’accusation n’est pas connu.
Source : Les droits de l’homme en Iran