CSDHI – Le prisonnier politique, Arjang Davoudi, fait une grève de la faim depuis le 21 mai 2019, dans la prison de Zabol, dans le sud-est de l’Iran, pour exiger son retour dans la section politique.
Arjang Davoudi, 66 ans, a été enfermé dans une section avec des détenus de droit commun violents, en violation des lois iraniennes relatives à la séparation des détenus. Il a également été privé de visites et d’appels téléphoniques.
Davoudi est détenu dans une pièce sombre et sale de la section de quarantaine. Sa cellule n’a pas d’aération sur l’extérieur et n’a même jamais été désinfectée.
Selon les dernières nouvelles, l’état de santé du prisonnier politique s’est gravement détérioré. Il a annoncé qu’il poursuivrait sa grève de la faim jusqu’à ce que ses demandes soient satisfaites.
Selon la loi iranienne, les prisons sont tenues de séparer les prisonniers en fonction de la nature de leurs condamnations.
Aux termes de l’article 69 du règlement de l’organisation pénitentiaire : « Tous les condamnés, après leur admission dans des prisons murées ou des centres de rééducation, seront séparés en fonction du type et de la durée de leur peine, de leurs antécédents, de leur caractère, de leur moralité et de leur comportement, conformément aux décisions prises par le Conseil de classification des prisonniers ».
Mais les prisonniers politiques continuent d’être incarcérés aux côtés de détenus de droits commun dangereux ou des toxicomanes.
Arjang Davoudi a été arrêté dans la rue le 4 novembre 2003 et il est depuis incarcéré pour avoir écrit le « Manifeste séculier », et pour avoir formé le Mouvement iranien pour la liberté, pour « blasphème et outrage au Guide suprême et aux représentants du gouvernement ».
Puis, il a été transféré à la prison de Zabol. Depuis, les autorités pénitentiaires l’ont maintenu en quarantaine et soumis à des tortures constantes et graves.
Ce n’est pas la première fois qu’Arjang Davoudi mène une grève de la faim pour défendre ses droits.
Dans une lettre de mars 2018 intitulée « Grève de la faim pour un peu d’air et de soleil », il avait décrit les conditions brutales de son incarcération et a appelé les instances internationales des droits humains à inspecter les prisons iraniennes.
« Je m’attends à ce que M. Zeid Ra’ad al-Hossein, Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits humains,et d’autres organisations de défense des droits de l’homme, comme Amnesty International, dépêchent des observateurs pour inspecter ces prisons médiévales », avait-il écrit.
Source : Les droits de l’homme en Iran