CSDHI – Zeinab Jalalian, une prisonnière politique kurde qui purge une peine d’emprisonnement à perpétuité, a contracté le coronavirus à la prison de Qarchak à Varamin en Iran, a déclaré son père au Kurdistan Human Rights Network (Réseau kurde des droits humains).
Les autorités pénitentiaires, sur ordre du ministère du renseignement, ont refusé de transférer Mme Jalalian à l’hôpital pour être traitée contre la COVID-19.
Elle est actuellement en quarantaine à cause du coronavirus, dans la clinique de la prison de Qarchak avec plusieurs autres patients atteints par le coronavirus.
Ali Jalalian a déclaré : « Mardi soir 2 juin, Zeinab Jalalian a été transférée dans le centre médical de la prison en raison d’un essoufflement grave et après avoir été examinée et testée par un médecin, elle a été diagnostiquée avec la Clovid-19. »
Selon le Réseau kurde des droits humains, Zeinab Jalalian a déclaré à sa famille lors d’un appel téléphonique qu’elle, ainsi que plusieurs autres prisonnières atteintes par le coronavirus, étaient détenues dans une pièce séparée de la salle de quarantaine de la prison de Qarchak et elle souffrait toujours d’une forte fièvre et d’une insuffisance respiratoire.
Le médecin de la prison a dit à Mme Jalalian que le virus s’était propagé à ses poumons et qu’ils essayaient de contrôler l’infection par des médicaments.
Début mai, la prisonnière politique kurde a été transférée de la prison de Khoy à la prison de Qarchak, à des kilomètres de sa ville natale et de sa famille.
L’Organisation des Prisons est tenue de transférer les prisonniers à la prison la plus proche où vivent leurs familles.
Les prisonniers iraniens et les organisations des droits de l’homme ont mis en garde contre les conditions surpeuplées, insalubres et non hygiéniques de la prison de Qarchak, qui exposent les prisonniers à un risque accru d’infection par COVID-19.
Avant de contracter le coronavirus, Mme Jalalian souffrait de problèmes médicaux préexistants. Les Nations Unies et les organisations des droits humains ont demandé à plusieurs reprises sa libération.
Zeinab Jalalian a purgé 13 années consécutives de sa condamnation à perpétuité à la prison de Khoy.
Dans un appel à une action urgente le 15 juin 2018, Amnesty International a déclaré que Zeinab Jalalian était soumise à la torture en lui bloquant l’accès aux soins médicaux.
Selon Amnesty International, « Zeynab Jalalian souffre également de problèmes cardiaques, intestinaux et rénaux, ainsi que d’un muguet buccal qui lui a causé des bosses blanches douloureuses sur la langue et entrave sa capacité à manger et à avaler. Elle risque de perdre la vue en prison, car on lui refuse une opération pour une affection oculaire qui s’aggrave, le ptérygion, qui altère sa vision et lui cause un grave inconfort. »
« Elle a demandé à plusieurs reprises aux autorités pénitentiaires de l’emmener dans un hôpital en dehors de la prison pour y subir des tests spécialisés et y recevoir un traitement pour ses problèmes de santé, mais les autorités ont soit rejeté catégoriquement ses demandes, soit les ont acceptées à condition qu’elle fasse des « aveux » enregistrés sur vidéo », a ajouté Amnesty International.
Source : Iran HRM