CSDHI – Le mercredi 5 août, la branche 27 de la cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort du prisonnier politique kurde, Heydar Ghorbani, de la ville de Kamyaran, dans la province du Kurdistan, à l’ouest de l’Iran.
Le dossier a été transféré au bureau du procureur de la ville de Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan, pour que l’exécution soit mise en œuvre.
Heydar Ghorbani, membre de la communauté minoritaire kurde, ainsi que son beau-frère Mahmoud Sadeqi, ont été arrêtés par des agents du ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS) en 2016 et immédiatement transférés à la prison centrale de Sanandaj.
Ils ont été accusés de coopération dans le meurtre de plusieurs membres de la Garde révolutionnaire (les pasdarans) et d’appartenance au Parti démocratique du Kurdistan iranien (DPIK), un parti hors-la-loi.
Selon sa famille, Heydar Ghorbani a été forcé d’avouer sous la contrainte et la torture psychologique.
Ses aveux forcés ont ensuite été diffusés sur la chaîne anglaise de la télévision publique iranienne, Press TV, en 2017.
Le régime iranien a intensifié son recours à la peine de mort contre les dissidents et les prisonniers politiques afin de contenir le mécontentement social croissant.
Le mercredi 5 août, le régime iranien a pendu le prisonnier politique Mostafa Salehi, arrêté lors des manifestations de décembre 2017. Il a été accusé d’avoir tué un membre du Corps des gardiens de la révolution islamique (un pasdaran) lors des manifestations. Mostafa Salehi a clamé son innocence jusqu’à son exécution. « Amenez des témoins ou au moins vérifiez les caméras de sécurité », avait-il déclaré au tribunal.
Malgré les pressions persistantes et les longues périodes de torture qu’il a subies pendant sa détention au département de police d’Ispahan, lors des interrogatoires menés par l’Agence du renseignement, Salehi a refusé d’avouer, comme l’a confirmé plus tard le procureur de Najafabad (Ispahan). Aucune arme, munition ou autre preuve n’a été trouvée. Il a plaidé non coupable devant le tribunal.
Dans une déclaration faite le 15 juillet à la suite de l’exécution de deux hommes kurdes, Diaku Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah, Amnesty International a déclaré : « Il y a eu une escalade alarmante dans l’application de la peine de mort contre les manifestants, les dissidents et les membres de groupes minoritaires en Iran. »
Le groupe de défense des droits humains a déclaré qu’au moins cinq prisonniers de la minorité kurde d’Iran, dont Heydar Ghorbani, risquaient d’être exécutés.
Selon Amnesty, un autre prisonnier kurde dans le couloir de la mort, Hedayat Abdollahpour, a disparu de force depuis le 9 mai 2020, les autorités refusant de révéler la vérité sur son exécution secrète et de rendre son corps à sa famille.
Un septième prisonnier kurde, Mostafa Salimi, a été exécuté le 11 avril 2020 dans la ville de Saqqez, dans la province du Kurdistan en Iran. Salimi avait réussi à s’échapper fin mars avec des dizaines d’autres détenus lors d’une manifestation de détenus contre les conditions de détention dans le cadre de l’épidémie du coronavirus. Il a été exécuté peu après avoir été arrêté de nouveau.
« Le recours croissant de l’Iran à la peine de mort comme arme politique de répression est alarmant et mérite l’attention immédiate de la communauté internationale. Sans une action diplomatique et publique urgente, davantage de vies en Iran risquent d’être enlevées par la machine à exécuter du régime », a déclaré Diana Eltahawy, chercheuse d’Amnesty International sur l’Iran.
Source : Iran HRM