CSDHI – Pendant que le monde porte toute son attention sur les violations des droits humains en Iran, le gouvernement tente de dissimuler les preuves pertinentes du massacre de dizaines de milliers de prisonniers politiques durant l’été 1988.
Le régime détruit les fosses communes des prisonniers massacrés en 1988
Le gouvernement iranien a récemment détruit une fosse commune à Ahwaz, où il a enterré de nombreuses victimes du massacre de 1988. Il prévoit de construire une route au-dessus de la région afin de détruire les preuves de ce crime contre l’humanité.
Les partisans des Moudjahidine du Peuple (MEK/OMPI) à Ahwaz et dans la province du Khouzistan ont présenté un document sur la destruction. Un chauffeur de poids lourd local a confirmé, après trois jours d’enquête, que les membres du MEK tués lors du massacre de 1988 sont enterrés sur le site.
Pendant ce temps, les autorités iraniennes prétextent une amélioration des infrastructures afin de dissimuler la profanation de ces tombes. A tout prix, ils veulent cacher leur implication dans le massacre.
Il existe des dizaines de fosses communes contenant les restes de prisonniers politiques en Iran. La plupart d’entre elles datent de la période 1981-1988. Les fosses sont situées dans des régions éloignées, évidemment. Toutes les pierres tombales sont anonymes.
40 années de massacre de dissidents
Au cours des 40 dernières années, les mollahs ont tenté à plusieurs reprises (et dans certains cas, ils y sont parvenus) de détruire ces fosses communes qui les relient au génocide de leur peuple. Pourtant, celles-ci devraient, normalement, être utilisées comme preuves dans leur procès à La Haye. L’idée est de faire oublier ce qui s’est passé dans les prisons iraniennes dans les années 1980. Et en 1988, notamment. cette année-là, le régime a massacré, en un seul été, 30 000 prisonniers politiques.
La plupart du temps, cette destruction de preuves est dissimulée par des travaux de construction. Tout est fait pour que la communauté internationale ne s’intéresse pas de trop près aux routes construites dans les régions éloignées. Non pas qu’il faille regarder si loin pour voir le problème. Deux des sites étaient recouverts de ciment en forme de grands carrés. Cela aurait dû éveiller les soupçons. Qui plus est, le régime a recouvert de détritus d’autres charniers. C’est sa manière à lui d’insulter davantage les victimes et décourager les familles de s’y rendre.
Les mollahs dissimulent les charniers sous des routes
En mai 2017, le gouvernement avait déjà tenté de construire un boulevard au-dessus d’autres fosses communes à Ahwaz. Les travaux ont été interrompus à la suite d’un tollé des familles et d’une enquête de l’opposition iranienne. Un mois plus tard, les autorités ont promis de ne pas interférer avec les fosses lors de la construction de la route. Pourtant, en juin 2018, le gouvernement a recommencé. Il a rasé une fosse commune en moins de 24 heures, détruisant les pierres tombales laissées par les familles avec de grosses engins.
Ahvaz est un site particulièrement important de fosses communes. Effectivement, c’est là que le régime a enterré en 1981 le premier groupe de prisonniers politiques exécutés. S’en sont suivis, de nombreux autres groupes au fil des ans, ce que les images satellites ont rendu douloureusement évident.
Source : Iran Focus (site anglais)