CSDHI – Le pouvoir judiciaire a transféré quatre prisonniers politiques arabes dans un lieu non divulgué de la prison de Sheiban. L’établissement pénitencier se trouve à Ahwaz, dans la province du Khouzistan, au sud-ouest de l’Iran.
Des condamnations à mort injustes confirmées par la cour suprême
Jeudi 17 septembre, les autorités ont transféré Ali Motiri, Ali Khasraji, 27 ans, Hossein Silavi, 31 ans, et Ali Mojadam, 39 ans, de la prison de Sheyban vers un lieu inconnu.
Les condamnations à mort de Motiri, Khasraji et Silavi ont déjà été confirmées par la cour suprême. De toute évidence, de graves inquiétudes planent quant à leur exécution.
Ali Khasraji et Hossein Seilawi, ainsi qu’un autre détenu – Nasser Khafajian, 34 ans – sont accusés d’être impliqués dans l’attaque d’un poste de police à Ahwaz en avril 2017.
La justice a condamné à mort les trois prisonniers, à l’issue d’un procès inéquitable et sur la base de faux aveux, extorqués sous la torture. Les trois hommes se sont vus refuser l’accès à un avocat.
Ali Motiri est un athlète. La justice iranienne l’a condamné à mort pour le meurtre en 2016 de deux membres du Bassidj, Bashir Hamidi et Hassan Karouni.
Les agents du Département du renseignement ont arrêté Ali Mojadam en février 2019. Par la suite, ils l’ont transféré à la prison de Sheiban à Ahwaz.
Le tribunal révolutionnaire les a condamné pour des « opérations armées contre les forces de sécurité et la sécurité nationale », « communication avec la communauté internationale » et « formation d’un groupe d’opposition. »
Il n’y a pas d’informations disponibles sur la décision finale de son affaire et le verdict rendu.
Nous sommes sans nouvelles du prisonnier politique arabe Nasser Khafaji.
Des prisonniers qui révèlent l’incapacité du régime à les protéger de la COVID-19
Les quatre prisonniers politiques arabes font partie des détenus qui ont protesté en avril contre la négligence des autorités à prendre des mesures préventives pour contenir la propagation du coronavirus dans la prison de Sheiban.
Les forces de sécurité les ont battus et brutalisés. Ils leur ont tiré dessus avec des fusils à plombs.
Les arrestations de la plupart des détenus du quartier 5 de la prison ont eu lieu lors de ces manifestations et le pouvoir judiciaire a ouvert de nouvelles affaires contre eux.
Transférés soudainement dans un lieu inconnu
Les quatre prisonniers politiques arabes ont été emmenés dans un lieu inconnu après la répression d’avril. Les autorités pénitentiaires n’ont pas informé leurs familles de leur sort et du lieu où ils se trouvaient. Cette négligence volontaire constitue un exemple de disparition forcée. Elle est aussi considérée comme un crime cruel et inhumain fondé sur le droit international.
Ali Mojadam a été renvoyé au quartier 5 de la prison de Sheiban le 15 avril 2020. Il a déclaré que les agents du régime les ont détenus dans l’un des centres de détention du Département du renseignement d’Ahwaz et interrogés sous la torture.
En juin 2020, Mojadam, 39 ans, est resté en isolement pendant 63 jours avant son transfert dans la section 8 de la prison de Sheyban d’Ahwaz. Il est marié et il est le père de deux filles et un fils. (Source : Iran HRM)
Les accusations portées contre les prisonniers arabes
Selon IranWire, la cour suprême a confirmé la condamnation de quatre prisonniers d’Ahvaz, qui sont actuellement en isolement en attendant leur exécution.
La nouvelle selon laquelle Ali Motiri, un boxeur, risque d’être exécuté tombe quelques jours seulement après la pendaison du lutteur Navid Afkari. Cette exécution a alors suscité une condamnation internationale.
Ali Majdam est accusé de « collaboration avec le mouvement de résistance Al-Ahwazi. »
Ali Khazrji est l’un des quatre hommes de la prison de Sheiban, condamnés à mort.
Le régime a inculpé Hossein Seylavi et Ali Khazraji à cause de l’attaque d’un poste de police à Ahwaz.
La Cour suprême a confirmé la condamnation à mort de quatre prisonniers de la prison de Sheiban, dans la province du Khouzistan. Leur exécution serait imminente.
Le 20 septembre, les autorités ont publié les noms des quatre hommes, qui sont issus de la minorité ethnique arabe ahwazi d’Iran. Il s’agit de Ali Khazraji, Ali Majdam, Ali Motiri et Hossein Seylavi.
Les agents du régime les ont transférés en isolement en attendant leur exécution. Les autorités les auraient forcés à avouer à la télévision après les avoir torturés.
Accusés de meurtre, de crime et des aveux obtenus sous la contrainte
Selon les sources qui ont contacté IranWire, les quatre hommes sont accusés de soutenir et de collaborer avec des groupes arabes opposés à la République islamique. Ces groupes, dont le Mouvement de libération d’Al-Ahwaz, font campagne pour l’indépendance de l’Iran. En plus, les quatre hommes sont également accusés de meurtre, de crimes qu’ils ont avoué sous la contrainte. Des avocats commis d’office ont examiné leur dossier. La Cour suprême a confirmé la peine de mort.
Ali Motiri est un boxeur. Les autorités l’ont arrêté en 2018. La population a appris sa situation, dix jours seulement après l’exécution du lutteur Navid Afkari. Les agents du régime ont, de surcroît, forcé Afkari à avouer sous la contrainte.
Ali Motiri, 30 ans, a été accusé d’avoir tué deux Bassidjis. Ces derniers sont les membres de l’aile bénévole des Gardiens de la Révolution (les pasdarans). Paralèllement, le père de Motiri est en garde à vue et sa mère est décédée récemment. Après son arrestation, la famille de Motiri n’a pas été informée de son cas, ni même de son incarcération. Finalement, la famille a découvert qu’il était derrière les barreaux. Après ses tortures, il a plaidé coupable de meurtre avec préméditation et d’appartenance à un groupe Al-Ahwazi. Alors que la crise du coronavirus s’aggravait dans les prisons d’Iran, Motiri et d’autres prisonniers ont protesté contre les conditions de détention à Sheiban.
Les trois autres détenus dans le couloir de la mort ont également pris part aux protestations. Comme on pouvait s’y attendre, ils sont tous actuellement en isolement en attendant la date de leur exécution.
Source : IranWire