CSDHI – Le 25 novembre, la coalition d’opposition iranienne, CNRI, a annoncé le décès d’au moins sept prisonniers de la COVID-19, depuis le 21 novembre.
Dissimulation des autorités iraniennes
Cependant, le gouvernement iranien, le système judiciaire et l’Organisation des prisons continuent de dissimuler cette information.
L’annonce du CNRI indiquait que les défunts étaient détenus dans les quartiers sept et huit. « Quatre des victimes sont mortes dans la section de quarantaine du quartier huit de la prison d’Evine. C’est là que se trouvent les détenus accusés de charges financières. Les trois autres sont morts dans le pavillon sept. C’est le quartier de la plupart des prisonniers politiques. Le nombre de victimes pourrait dépasser ce chiffre », a ajouté le CNRI.
Pour empêcher que la nouvelle ne se répande, le régime a coupé les lignes téléphoniques de la prison d’Evine. D’autre part, les prisonniers ont rapporté que l’Organisation pénitentiaire avait transféré plusieurs bus de prisonniers du quartier huit d’Evine au pénitencier du Grand Téhéran, à Fashafuyeh.
Ils pensent que la raison de ce transfert est la propagation de la COVID-19 à la prison d’Evine. Cela pourrait entraîner la propagation du virus à la prison de Fashafuyeh également. Le mois dernier, la clinique de la prison d’Evine a refusé de tester les détenus. Elle a d’ailleurs dit : « Nous ne vous testerons pas pour le coronavirus car il est évident que vos tests seront positifs. Alors, allez dans votre quartier et reposez-vous. »
Réintégration d’anciens prisonniers politiques
Auparavant, depuis le 11 novembre, le ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS) a lancé une nouvelle série d’arrestations (pour une seconde fois) d’anciens prisonniers politiques. Ce sont pour la plupart des parents ou des partisans de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK), une organisation d’opposition.
« Ces derniers jours, après avoir déclaré la fermeture de 150 villes et comtés dans tout le pays, le régime a continué à arrêter des familles et des partisans de l’OMPI/MEK. Le régime utilise la situation sanitaire due à la COVID-19 comme prétexte pour augmenter les mesures répressives et s’occuper de sa principale préoccupation. C’est la résurgence des protestations à l’échelle nationale », a rapporté le site officiel de l’OMPI/MEK, le 23 novembre.
Arrestation de prisonniers politiques
Les agents du MOIS ont arrêté Pouria Vahidian, Sina Zahiri et Hamid Sharif à Téhéran. Les agents du renseignement ont également fait des descentes au domicile d’anciens prisonniers politiques dans la province de Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran. Ils ont arrêté Saeid Asghari, 51 ans, Saeid Samimi, 24 ans, et Kasra Bani Amerian, 24 ans.
Les arrestations mentionnées ont été effectuées à l’approche du premier anniversaire des manifestations de novembre en Iran. Rappelons-nous, de nombreux citoyens avaient envahi les rues de plus de 190 villes dans les 31 provinces iraniennes pour se protester contre la hausse des prix de l’essence.
Cependant, ils ont subi une répression brutale. Selon l’ordre du Guide suprême Ali Khamenei, les SSF, les pasdarans et des agents du MOIS, ont utilisé la force létale pour faire taire les protestations. En conséquence de quoi, ils ont abattu plus de 1 500 manifestants et arrêté arbitrairement au moins 12 000 Iraniens.
Tortures pour faire avouer
Les interrogateurs et les agents judiciaires ont gravement torturé les détenus pour leur faire avouer ce qu’ils n’ont jamais commis. Les agents ont forcé plusieurs prisonniers à faire des aveux forcés. Puis, ils les ont utilisés contre eux devant les tribunaux révolutionnaires. Les autorités judiciaires ont condamné plusieurs prisonniers à la peine de mort. Pour cela, elles se sont basées sur des aveux obtenus sous la torture, selon Amnesty International.
Le régime iranien a pratiquement fait tout ce qui était en son pouvoir pour mettre un terme aux nouvelles manifestations. Il tente par tous les moyens de susciter la peur et la déception parmi les manifestants, en particulier chez les jeunes et les femmes. Cependant, il n’a jamais pu inciter la société au silence.
Source : INU