CSDHI – Nous exprimons nos plus sincères condoléances à la famille du Dr Maleki. Et Iran Human Rights appelle le peuple iranien à poursuivre son combat pour l’abolition de la peine de mort inhumaine, en défendant et en promouvant les droits humains.
Un abolitionniste de la peine de mort
Mohammad Maleki, un éminent militant des droits humains, premier président de l’université de Téhéran après la révolution de 1979 et l’un des fondateurs de LEGAM (l’abolition progressive de la peine de mort), est décédé à 87 ans. Iran Human Rights présente ses condoléances à sa famille et au peuple iranien.
Le Dr Mohammad Maleki est décédé le matin du mardi 1er décembre. Il a consacré des décennies de sa vie à lutter pour les droits civils et les droits humains. Il était considéré comme l’un des plus éminents défenseurs des droits humains et des abolitionnistes de la peine de mort en Iran.
Après la révolution de 1979, il a été élu premier président de l’université de Téhéran. Sur son insistance et pendant son mandat, un conseil de professeurs, d’étudiants et de personnel administratif a dirigé l’université après la révolution. Ce fut la seule fois dans l’histoire de l’université.
Arrêté, condamné à mort dans les années 1980
Après avoir protesté contre les fermetures des universités lors de la « révolution culturelle », le 3 juillet 1981, les autorités iraniennes ont arrêté le Dr Maleki. Elles n’avaient pas de mandat d’arrêt. Elles ne l’ont pas informé des accusations portées contre lui. Finalement, la justice iranienne l’a condamné à mort dans un premier temps. Puis, elle l’a condamné à dix ans de prison. Les autorités l’ont libéré après cinq ans de détention, dans les conditions dures et brutales des prisons dans les années 1980. Au cours des années suivantes, notamment en 2000 et 2009Il, les autorités l’ont arrêté et emprisonné au moins deux autres fois.
L’éminent défenseur des droits humains s’est également vu interdire de quitter le pays entre 1986 et 2006. Cette interdiction l’a privé de la possibilité de participer à des séminaires de recherche et à des conférences de supervision dans son domaine universitaire. Puis son interdiction de quitter le territoire fut à nouveau renouvelée. Il faut l’imputer à la lettre ouverte qu’il a écrite à Ahmad Shaheed, alors rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran, en 2011.
Un farouche combattant des droits humains
Les activités les plus remarquables de Mohammad Maleki dans le domaine des droits humains comprennent le soutien aux familles des prisonniers, la défense des droits des minorités, notamment des Bahaïs, et la création de LEGAM. À l’automne 2013, un groupe d’éminents critiques de la République islamique a publié une déclaration appelant à une campagne progressive pour limiter et abolir la peine de mort. Mais aussi pour mettre fin aux méthodes brutales d’exécution utilisées en Iran, en mettant l’accent sur la lapidation et les exécutions publiques.
Le Dr Maleki s’est adressé à Iran Human Rights sur la création de LEGAM en 2015. « Nous avons commencé à réfléchir lorsque nous avons vu que les exécutions avaient atteint un niveau qui n’était plus tolérable. En dehors des exécutions politiques des années 1980 et de leurs conséquences, ces exécutions incluent aussi bien les exécutions politiques que celles liées à la drogue, les problèmes d’addiction et d’autres actes. »
Depuis sa création, la LEGAM a perdu trois de ses membres éminents, Simin Behbahani, Fariborz Raisdana et maintenant Mohammad Maleki.
IHR exprime ses plus sincères condoléances à la famille du Dr Maleki. Iran Human Rights appelle le peuple iranien à poursuivre son combat. L’abolition de la peine de mort inhumaine, en défendant et en promouvant les droits humains, doit être sa bataille essentielle.
Source : Iran Human Rights