CSDHI – Behnam Mahjoubi est un membre de l’ordre soufi des Derviches Gonabadi. Amnesty International l’a décrit comme un prisonnier de conscience. M. Mahjoubi est emprisonné en Iran car il a participé à une manifestation que le groupe a organisée en février 2018. Il a commencé à purger une peine de deux ans en juin dernier.
Négligence médicale en détention
Les partisans et les groupes de défense des droits ont déclaré qu’il souffrait d’un trouble panique. Ils prétendent que les autorités iraniennes l’ont torturé. De surcroît, elles ont délibérément refusé de lui accorder des soins médicaux pendant sa détention.
L’organisation carcérale iraniennes a déclaré qu’il était mort par empoisonnement dû à la consommation de drogues. Mais lorsqu’on l’a hospitalisé au début de ce mois, les militants avaient exprimé leur inquiétude sur ce qui avait conduit à la détérioration de sa santé.
« Il existe de sérieuses allégations selon lesquelles les autorités négligent l’état de santé de Mahjoubi depuis longtemps », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse sur l’Iran à Human Rights Watch.
« Ces allégations devraient faire l’objet d’une enquête, y compris pour toute responsabilité pénale », a-t-elle ajouté.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits humains avait déclaré que les autorités ont hospitalisé Mahjoubi. Il était alors « gravement préoccupé par le manque de transparence » après être tombé dans le coma le 12 février.
Torturé pendant des mois selon Amnesty International
Amnesty International avait également déclaré précédemment qu’il avait « subi des mois de torture, y compris un refus délibéré de soins médicaux. »
« La mort de Behnam Mahjoubi est une tragédie qui s’est produite à la suite du refus de soins médicaux appropriés », a déclaré Hadi Ghaemi, directeur exécutif du Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI), basé à New York.
Il a décrit cela comme « une politique d’Etat inhumaine, utilisée pour intimider et punir davantage les prisonniers en Iran. »
Empoisonnement médicamenteux
Des informations publiées par les médias en dehors de l’Iran ont indiqué que Mahjoubi souffrait de crises de panique. D’abord, on l’a emmené à la clinique de la prison d’Evine à Téhéran. Là, on lui a donné des médicaments qui lui ont fait perdre connaissance.
Les autorités l’ont ensuite transféré à l’hôpital de Loghman dans la capitale iranienne. Ses proches n’ont pas eu le droit de lui rendre visite.
Selon la déclaration de l’organisation carcérale, les compagnons de cellule de Mahjoubi ont affirmé qu’il avait « volontairement, et sans consultation médicale, consommé plusieurs de ses propres médicaments et ceux d’autres prisonniers. »
Les activistes ont fait circuler une vidéo qui, selon eux, montrait sa mère disant qu’elle « n’autoriserait pas » l’enterrement de son corps tant qu’une autopsie complète ne sera pas réalisée.
La manifestation de février 2018, déclenchée par la colère suscitée par le traitement de la communauté soufie, est l’une des plus grandes manifestations à caractère religieux en Iran ces dernières années.
300 personnes arrêtées en 2018
Cinq membres des forces de sécurité sont morts et les agents du régime ont arrêté plus de 300 personnes.
L’Iran fait face à des critiques croissantes sur son bilan en matière de droits humains ces derniers mois. Pourtant, nous sommes à un moment où une diplomatie intense est menée pour relancer l’accord nucléaire dont l’ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis.
Source : VOA