CSDHI – La prisonnière politique iranienne Maryam Akbari Monfared a exprimé dans une lettre son soutien aux récentes manifestations antigouvernementales des courageux habitants du Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran. Maryam Akbari Monfared est en exil dans la redoutable prison de Semnan. Les mollahs au pouvoir lui interdisent toute possibilité d’information. Cependant, la télévision officielle a remarqué le soulèvement ainsi que la répression et les meurtres perpétrés par le gouvernement.
Par conséquent, elle a écrit dans une lettre : « Le Khouzistan baigne dans le sang ! »
Cette prisonnière politique, déportée du quartier des femmes d’Evine à la prison de Semnan, a déposé une plainte officielle concernant l’exécution de son frère et de sa sœur lors du massacre de 1988 par les mollahs au pouvoir.
Le texte intégral de la lettre de la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared est le suivant :
« Ils ont arrosé de sang la soif du Khouzistan
Bien qu’ici les nouvelles ne me parviennent plus, même par le biais de réunions, et que la possibilité restreinte d’une conversation téléphonique en présence du garde de sécurité soit ma seule fenêtre de communication avec le monde extérieur, les reportages de la télévision officielle m’ont bien informée de la situation misérable au Khouzistan.
J’ai compris au fil des ans que tout ce qu’ils (le régime) nient est une action. Cette fois, c’était le tour du déni et d’un flot de mensonges sur le Khouzistan. Ce que j’ai appris des nouvelles, c’est que le peuple assoiffé a répondu avec du plomb chaud. Puis, il a rendu ce lieu de souffrance à nouveau sanglant.
L’été est chaud, tout comme l’été 1988. Ce sont les mêmes tueurs. Ce jour-là sous la forme de la « Commission de la mort » et aujourd’hui sous la forme du « Président », ils versent le sang et tuent à nouveau. Bien qu’ils aient pris le pouvoir sur le sang de nos proches, la tempête des litiges détruira leur palais.
Le sang des prisonniers politiques exécutés en 1988 est lié au sang des jeunes tués dans les rues de novembre 2019 à Juillet 2021 dans le Khouzistan et le Lorestan pendant 33 ans dans la même zone géographique. Cela prouve que les auteurs du génocide de 1988 n’ont pas répondu de leurs actes. Si personne ne les juge, aucune génération ne sera épargnée.
Nous voulons que cesse l’effusion de sang et de crimes. Nous sommes déterminés à poursuivre. Salut à la jeunesse passionnée des villes en révolte. Je suis à côté d’elle. Mon cœur bat dans les rues au rythme de ses pas. Et je m’incline devant les martyrs du Khouzistan. Je crie à nouveau mon appel.
Je dis au gouvernement : pourquoi avez-vous tué mon frère et ma sœur ? Vous ne me ferez pas taire tant que vous ne comparaîtrez pas devant un tribunal pour répondre à ces questions. Même dans la prison infernale de Semnan.
Maryam Akbari Monfared. Juillet 2021. Prison de Semnan »
Les autorités ont exécuté deux des frères de Maryam Akbari Monfared en 1981 et 1984. Elles les avaient accusés d’avoir des liens et d’appartenir à l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). Les responsables du régime ont exécuté son jeune frère et sa sœur au cours de l’été 1988 lors d’un massacre de prisonniers politiques. La justice a condamnée Mme Monfared à 12 ans d’emprisonnement pour avoir demandé justice au sujet de l’exécution de ses frères et sœurs.
Source : INU