CSDHI – Les photos diffusées sur les réseaux sociaux censées représenter un prisonnier iranien, médecin, décharné qui a entamé une grève de la faim pour soutenir les manifestations contre le port obligatoire du hijab ont suscité l’indignation et des mises en garde contre le risque de mort.
Le prisonnier iranien, Farhad Meysami, 53 ans, emprisonné depuis 2018 pour avoir soutenu des militantes protestant contre la politique du foulard, a entamé sa grève de la faim le 7 octobre pour protester contre les récents meurtres de manifestants par le gouvernement, a déclaré son avocat.
Mais le système judiciaire iranien a démenti l’affirmation de la grève de la faim et a déclaré que les photos devenues virales sur les médias sociaux dataient d’il y a quatre ans, lorsque Meysami a effectivement entamé une grève de la faim.

Pour preuve, l’agence de presse semi-officielle Young Journalists Club, dirigée par des étudiants, a publié ce qu’elle a présenté comme étant la dernière photo du prisonnier iranien, Meysami, sur laquelle il n’a pas l’air émacié et est vu assis sur le sol de sa cellule de prison avec un sac de ce qui ressemble à des chips à côté de lui.
Reuters n’a pas été en mesure de confirmer quand les photos ont été prises.
L’Iran a été secoué par des troubles dans tout le pays à la suite de la mort de la Kurde iranienne Mahsa Amini le 16 septembre en garde à vue, ce qui constitue l’un des défis les plus importants pour la République islamique depuis la révolution de 1979.
Amini avait été arrêtée par la police des mœurs, accusée d’avoir bafoué la politique du hijab, qui impose aux femmes de s’habiller modestement et de porter un foulard. Les femmes ont joué un rôle de premier plan dans les manifestations, beaucoup d’entre elles agitant ou brûlant leur foulard.
Selon les groupes de défense des droits, plus de 500 manifestants ont été tués et près de 20 000 arrêtés. Au moins quatre personnes ont été pendues, selon le système judiciaire iranien.
« La vie de mon client Farhad Meysami est en danger », a tweeté l’avocat Mohammad Moghimi. « Il a entamé une grève de la faim pour protester contre les récents meurtres commis par le gouvernement dans la rue ». Il a déclaré que le prisonnier iranien, Meysami, avait perdu 52 kilos.
Des images de Meysami le montrent recroquevillé sur ce qui ressemble à un lit d’hôpital, et une autre debout, les côtes saillantes.
« Des images choquantes du Dr Farhad Meysami, un courageux défenseur des droits des femmes qui a entamé une grève de la faim en prison », a tweeté Robert Malley, envoyé spécial de Washington pour l’Iran.

« Le régime iranien lui a injustement refusé, ainsi qu’à des milliers d’autres prisonniers politiques, leurs droits et leur liberté. Aujourd’hui, il menace injustement sa vie », a-t-il ajouté.
Dans une lettre publiée par le service persan de la BBC, le prisonnier iranien a formulé trois demandes : la fin des exécutions, la libération des prisonniers politico-civils et la fin du « harcèlement concernant le hijab forcé ».
« Je poursuivrai ma mission impossible dans l’espoir qu’elle puisse devenir possible plus tard grâce à un effort collectif », a-t-il écrit.

Le réalisateur iranien primé Jafar Panahi a été libéré sous caution vendredi après avoir entamé une grève de la faim pour demander à être libéré en attendant un nouveau procès, a rapporté l’agence de presse semi-officielle ISNA, citant l’Association des réalisateurs d’Iran.
Il n’y a pas eu de mot officiel de la part du pouvoir judiciaire sur cette libération.
M. Panahi a été arrêté en juillet. Il a été informé qu’il purgerait une peine de six ans d’emprisonnement prononcée initialement par un tribunal de Téhéran en 2010, dans le cadre d’une répression accrue de la dissidence.
Source : VOA