CSDHI – C’est parce qu’il s’est révolté contre à une scène de boucherie que le prisonnier politique Afchine Ba’imani a été placé à l’isolement à la sinistre prison de Gohardacht, en banlieue de la capitale iranienne, et qu’il a entamé une grève de la faim le 8 novembre dernier.
En effet ce jour-là, il se rend à l’infirmerie pour se faire examiner. Il se retrouve devant une scène effroyable. Devant lui un prisonnier git dans son sang. Il s’agit d’un homme de 40 ans, emprisonné depuis déjà 20 ans. Il a été victime d’une bande de voyou aux ordres du directeur et du sous-directeur de la prison. Ils lui ont planté un couteau dans la gorge.
Alors qu’il saigne abondamment et que sa vie s’écoule sur le sol, il voit le médecin de l’infirmerie le persécuter à coups de pieds et lui cracher au visage : « tu vas crever comme un chien et on ne lèvera pas le petit doigt pour te sauver !»
Alors Afchine Ba’imani se révolte contre ce traitement inhumain. Il demande à ce que ce blessé soit hospitalisé hors de la prison. Le médecin le couvre d’insultes. Afchine lui hurle au visage : « c’est ça l’islam de Khamenei ! »
Immédiatement le médecin appelle le directeur pour lui dire que le prisonnier « insulte le guide suprême », ce qui est passible de peine de mort en Iran.
Au bout de quelques heures, Afchine est convoqué au bureau du directeur. Une fouille en règle l’attend derrière la porte et un aller simple au cachot. Le directeur en profite pour interdire qu’il puisse y emmener ses affaires personnelles. Un autre prisonnier politique, Arjang Davoudi va le suivre dans un cachot mitoyen. Lui non plus n’aura pas droit à ses affaires personnelles. Ils sont donc privés de tout : brosse à dent, rasoir, serviette, vêtements chauds, en plein hiver glacial en Iran.
Afchine Baymani est en grève de la faim pour protester contre ce traitement sauvage. Les militants des droits de l’homme et de la démocratie qui ont fait parvenir cette nouvelle, appellent les organes de défense des droits humains à agir au plus vite pour sauver ces prisonniers politiques.