Le journal gouvernemental Etemad a publié le 15 avril les aveux d'une bande de criminels jugés puis acquittés pour des meurtres en séries dans le sud-est de l'Iran, à Kerman. Ils ont sauvagement assassiné deux femmes et trois hommes.
Mais qui étaient ces assassins ? Il s'agissait de gardiens de la révolution et des miliciens du Bassidj du régime. Voici leur récit :
« La première victime de cette bande était un jeune homme de 19 ans qui s'appelait Mossayeb Afchari. Les accusés ont avoués leurs crimes. Sur ordre des autorités supérieures du régime, ont a fait monté Mossayeb dans une voiture et on l'a emmené au quartier de Haft Bagh. Là-bas, Hamza l'a d'abord frappé à la tête avec une pierre. Puis on l'a jeté dans un fossé, ensuite tous ensemble, on l'a frappé à coups de pierres mais il n'est pas mort. Alors Hamza a proposé de l'enterrer vivant. Après on a creusé un fossé et on y a jeté le corps, encore vivant, de Mosayeb en le recouvrant de sable et des cailloux, on l'a enterré vivant.
La victime de notre deuxième crime commis une semaine après l'assassinat de Mossayeb s'appelait Mohsen Kamali. D'abord on l'a repéré, et un jour on l'a arrêté alors qu'il sortait de chez lui. On l'a emmené à Haft Bagh et puis on l'a étranglé. On a enterré son corps au même endroit.
La victime de notre troisième crime était une femme qui s'appelait Djamileh. Après l'avoir enlevée, on ne l'a pas étranglée. On a creusé un fossé, on l'a jetée dedans et on l'a lapidée. Après on a emmené son cadavre dans le désert près de Kerman et les animaux sauvages l'ont à moitié dévorée.
On a repéré Mohammad Reza Nejad Malayeri et Chohreh Nikpoor qui montaient dans leur Peugeot. On leur a barré la route et on les a emmenés dans un fossé plein d'eau à Haft Bagh et on les a noyés. Après on a mis leurs cadavres dans la Peugeot et on les a emmenés dans le désert. On les a jetés de la voiture, on a brûlé la Peugeot et on a pris le portable de Mohammad Reza. »
Le juge qui s'est occupé de ces dossiers a prétendu que ces individus qui appartenaient à une base de la milice avaient estimé que leurs victimes « ne méritaient pas de vivre », parce qu'elles étaient à leurs yeux « corrompues sur terre ».
La cour suprême du régime leur a donné raison et les a acquittés, car la loi des mollahs veut que si quelqu'un tue une personne qu'il considère « corrompue sur terre » et peut le démontrer au tribunal, il sera acquitté. En fait cela permet à tous les organes de répression de tuer qui ils veulent quand ils le veulent.
Les familles de ces victimes ont contesté le verdict mais la cour suprême des mollahs a rejeté leur appel. L'acquittement de ces criminels a suscité une vague de colère et d'hostilité dans la population de Kerman.